«Ça m’a étranglée de peine» : Marie Laberge revient sur sa participation éprouvante au référendum de 1995

Frédérique De Simone
Marie Laberge garde un drôle de souvenir de son implication dans le mouvement référendaire de 1995.
L’autrice à succès, qui a collaboré à l’écriture du préambule de ce qui devait être le texte référendaire, a confié au micro de Mario Dumont, lundi matin, dans les studios de QUB radio, qu’elle avait trouvé cette période difficile, voire éprouvante.
«Moi, écrire en gang, c’est quelque chose qui est totalement étranger à ma nature. Mais c’était pour le Québec... et il y avait eu toutes les régions du Québec qui s’étaient prononcées sur ce qu’elles espéraient comme pays. [...] Et après, quand on a affaire au Conseil des ministres, c’est comme avoir affaire à un comité de révision assez sévère, pour ne pas dire un comité où chacun avait ses priorités, qui n’étaient pas du tout les mêmes», s’est-elle remémorée dans un premier temps, à l’antenne du 99,5 FM Montréal.
«Avec la phrase de M. Parizeau, ça, ça m’a étranglée de peine», a-t-elle poursuivi.
«Pour moi, c’est une phrase malheureuse, c’est une phrase malencontreuse, c’est une phrase de dépit. C’est une phrase humaine, de quelqu’un qui a pogné un coup dur. Mais moi, ça m’a complètement... ça m’a coupée en deux», a ajouté la romancière.
Cette dernière a également raconté à Mario Dumont et Isabelle Perron avoir eu beaucoup de mal à s’adapter au battage médiatique et aux doutes de la presse à son égard, mais aussi sur ses intérêts privés ou personnels dans cette aventure.
Rebutée par son expérience et la tournure des événements, Marie Laberge a ensuite décidé de s’impliquer autrement pour faire valoir les intérêts du Québec. C’est à ce moment, a-t-elle dit, qu’elle a entamé l’écriture de sa trilogie Le goût du bonheur.
«J’ai dit : “Ce que tu peux faire pour le Québec, c’est écrire cette société-là. Écris-la !”. Puis j’ai fait la trilogie pour parler des gens et de notre évolution. Qu’on n’était pas des deux de pique. Qu’on n’était pas en retard sur le monde. Qu’on a bougé. Qu’on a évolué», a-t-elle raconté.
Marie Laberge a fait paraître la semaine dernière son roman épistolaire Des nouvelles de Martha, qui recueille pour la première fois sous forme de livre les lettres qu’elle a envoyées par la poste à ses abonnés tous les 15 jours, en 2009.