«Ça fait plus peur qu’autre chose»: les habitants de Washington anxieux face à la Garde nationale

Dominique Plante
Si l’arrivée de la Garde nationale à Washington avait pour but de «rassurer la population», selon Donald Trump, celle-ci cause davantage d’angoisse et de craintes, selon les observations d’un journaliste indépendant.
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«La présence massive de ces gardes nationaux fait plus peur qu’autre chose à la population», a affirmé Axel Monnier, journaliste basé à Washington, en entrevue à l’émission Le Bilan, jeudi.
Selon des enquêtes journalistiques de médias locaux, des restaurateurs de la capitale américaine se plaindraient même d’une grosse baisse de fréquentation depuis le début du mois.
«Devant la gare de Washington, il y a actuellement de gros tanks [chars d’assaut] des gardes nationaux, a remarqué M. Monnier. Honnêtement, c’est une atmosphère très bizarre, très étonnante, un peu anxiogène.»

Plus de quatre citoyens sur cinq sont d’ailleurs opposés à cette mesure de l’administration Trump, selon lui.
«Il faut quand même rappeler que la ville vote à 92% pour les démocrates en général pour les élections», a-t-il précisé.
Plusieurs petites mobilisations se voient sur les réseaux sociaux depuis quelques semaines. «Par exemple, il y a deux jours, ils ont fait fuir carrément tout un cortège de véhicules. Ils étaient des centaines à protester, à crier, à leur demander de partir», a mentionné Axel Monnier.
Une «patrouille» aux allures de «visite»
Le président américain a déclaré, jeudi matin, qu’il comptait patrouiller dans les rues de la capitale en soirée.

Cette patrouille a été de courte durée, selon Axel Monnier.
«Il est surtout allé rendre visite à tous les militaires et tous les policiers qui sont en train de travailler activement sous son égide désormais, a-t-il décrit. C’était plutôt une visite au quartier général qu’une patrouille.»
Donald Trump serait resté une trentaine de minutes avec les autorités avant de rentrer à la Maison-Blanche.

«Le but, c’est clairement de montrer que ce qu’il a commencé au début du mois d’août, c’est-à-dire de vouloir "nettoyer la ville de Washington", qui serait un immense coupe-gorge, bien, que ça fonctionne», a mentionné le journaliste.
Or, la violence à Washington n’a jamais été aussi basse qu’en 2024, démontrent plusieurs statistiques. La tendance s’est poursuivie en 2025, où la criminalité violente a diminué de 26% par rapport à la même période l’année dernière.
Voyez l’entrevue intégrale dans la vidéo ci-dessus.