«Ça fait 12 000 jours que je suis incarcéré injustement», affirme en sanglot Daniel Jolivet, en prison depuis 33 ans possiblement par erreur

Véronique Morin
Trente-trois ans après l’incarcération de Daniel Jolivet pour quadruple meurtre, le DPCP admet qu’il y a peut-être eu une erreur judiciaire.
Dans un revirement surprenant et inédit, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) admet maintenant qu’il est «possible» que Daniel Jolivet n’ait pas reçu un procès juste et équitable.
En 1994, l’homme aujourd’hui âgé de 66 ans, avait été reconnu coupable des meurtres de Catherine Morin, de Nathalie Beauregard, de François Leblanc et de Denis Lemieux, qui ont été assassinés à la mitraillette dans un appartement de Brossard le 10 novembre 1992.
Les autorités alléguaient alors que Jolivet avait voulu régler des comptes avec les deux hommes impliqués dans le trafic de drogue et le recel.
Or, Daniel Jolivet a toujours clamé son innocence, mais ses nombreuses tentatives à faire rouvrir son dossier ont toutes été rejetées.
Mais voilà que dans un revirement dramatique, le DPCP a admis qu’il était possible qu’il y ait eu une erreur dans son dossier.
Invité à commenter ce dénouement inattendu à l’émission d’Isabelle Maréchal à QUB radio et télé, diffusée simultanément sur les ondes du 99,5 FM à Montréal, M. Jolivet a éclaté en sanglots plusieurs fois en racontant ses 33 dernières années passées «injustement» derrière les barreaux.
«Ça fait 12 000 jours. Y pensez-vous? 12 000 jours incarcérés, injustement», a souligné Daniel Jolivet étouffé par les sanglots et l’émotion.
«J’ai même ma petite sœur dernièrement, Diane, qui est décédée d’un cancer aussi. Je suis le seul qui reste de ma famille», a-t-il poursuivi depuis la prison d’Orsainville où il est incarcéré.
«Personne ne peut savoir tout ce [par quoi je suis] passé au cours des 33 dernières années», a dit M. Jolivet, qui entretient désormais l’espoir d’un nouveau procès.
Mais le supplice de Daniel Jolivet n’est pas terminé, puisque le ministère de la Justice fédéral refuse de rouvrir son dossier, malgré la déclaration du DPCP.
«Chaque jour qu’il passe en dedans, c’est un jour où une personne innocente fait du temps pour rien finalement», a déclaré Me Nicolas Saint-Jacques, l’avocat de Daniel Jolivet, en entrevue à QUB radio.
Écoutez l’entrevue complète de Daniel Jolivet et de son avocat, Me Nicolas St-Jacques, ci-dessus.