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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

«Ça envoie un drôle de message»: le père des deux enfants tués par un camionneur trop absorbé par son cellulaire déplore la sentence de cinq ans

La collision mortelle est survenue le 18 avril 2022 en Ontario

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Photo portrait de Valérie Gonthier

Valérie Gonthier

2023-12-12T05:00:00Z
2023-12-12T13:39:17Z
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Le père des enfants tués par un camionneur qui avait les yeux rivés sur son cellulaire l’an dernier en Ontario juge la peine de cinq ans de détention inadéquate.

«Le nombre d’années de détention ne change rien à l’issue du drame, mais ça envoie un drôle de message. Pour moi, c’est bien plus que de la négligence, quand tu conduis un camion, tu n’as qu’un seul travail, et c’est de regarder la route», a lancé Jean-Philippe Giroux, le père d’Émerik et Maélie.

Les enfants âgés de 7 et 3 ans sont décédés le 18 avril 2022, sur l’autoroute 401, près de Belleville en Ontario. Ils étaient en voiture avec leur mère, leur grand-mère et leur oncle lorsqu’ils ont été fauchés de plein fouet par un camion-remorque. 

Véhicule d'Anik Legault et sa famille. Ses enfants, Émerik et Maélie, ainsi que sa mère, Chantal Dendooven-Legault, ont péri. COURTOISIE de la Cour de l'Ontario
Véhicule d'Anik Legault et sa famille. Ses enfants, Émerik et Maélie, ainsi que sa mère, Chantal Dendooven-Legault, ont péri. COURTOISIE de la Cour de l'Ontario COURTOISIE de la Cour de l'Ontario

Le conducteur, Mehakdeep Singh, n’a jamais remarqué la file de véhicules qui ralentissaient devant lui, trop absorbé par l’écran de son téléphone cellulaire qu’il tenait d’une main. 

Il a percuté à pleine vitesse le véhicule dans lequel prenaient place les enfants de M. Giroux. Assis à l’arrière de la voiture, ils n’ont eu aucune chance. Leur grand-mère, Chantal Dendooven-Legault, 68 ans, a aussi péri. La mère des enfants, Anik Legault, ainsi que leur oncle Érik, assis à l’avant, ont à peine été blessés.

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Anik Legault (avec le bandeau), en compagnie de son frère jumeau, Érik, au restaurant à Toronto peu avant le décès de sa mère, ​Chantal Dendooven-Legault, et de ses enfants, Maélie, 3 ans, et Émerik, 7 ans, dans une violente collision en Ontario en avril 2022.
Anik Legault (avec le bandeau), en compagnie de son frère jumeau, Érik, au restaurant à Toronto peu avant le décès de sa mère, ​Chantal Dendooven-Legault, et de ses enfants, Maélie, 3 ans, et Émerik, 7 ans, dans une violente collision en Ontario en avril 2022. Photo courtoisie

Le camionneur fautif a été trahi par des caméras de surveillance qui filmaient la cabine de son camion ainsi que la route devant. 

La collision fatale a ainsi été captée au complet. Sur la vidéo, on le voit fixer son téléphone jusqu’à une seconde avant l’impact. 

Il était d’ailleurs distrait de longues minutes avant la collision. On le voit surveiller machinalement et sans conviction la route, tout en observant son cellulaire en même temps. 

Il a ainsi ignoré un panneau en bordure de l’autoroute avertissant qu’un ralentissement était à prévoir prochainement. Sur les images de la caméra qui filme la voie devant son poids lourd, les lumières arrière des voitures qui freinent devant sont même visibles au loin.

Mehkadeep Singh avait les yeux rivés sur son cellulaire quelques secondes avant la collision fatale. COURTOISIE COUR DE L'ONTARIO
Mehkadeep Singh avait les yeux rivés sur son cellulaire quelques secondes avant la collision fatale. COURTOISIE COUR DE L'ONTARIO COURTOISIE COUR DE L'ONTARIO

«Pour moi, conduire avec un cellulaire entre les mains, c’est la même chose que conduire sous l’effet de l’alcool», a commenté M. Giroux.

Pire encore, Mehakdeep Singh n’aurait jamais dû se retrouver sur la route ce jour-là. L’homme alors âgé de 26 ans n’était plus autorisé à conduire en raison du trop grand nombre d’heures passées au volant. 

Il avait effectivement falsifié son journal de bord, a révélé l’enquête. Il aurait ainsi dû être retiré de la route pendant 72 heures pour ses fausses entrées dans le système. 

Il a récemment été reconnu coupable pour conduite dangereuse causant la mort et des lésions. Il a écopé de cinq ans de détention, une sentence qui prend en considération ses remords sincères ainsi que son dossier judiciaire vierge.

COURTOISIE de la Cour de l'Ontario
COURTOISIE de la Cour de l'Ontario

«On se doute qu’il ne passera pas les cinq années en détention. Moi, ma peine, elle est à perpétuité, a déploré M. Giroux. [Après le drame a] suivi une séparation. Donc une journée, j’avais une famille heureuse, et le lendemain, plus rien.»

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