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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Ça en prend combien, des «anecdotes»?

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Photo portrait de Richard Martineau

Richard Martineau

2022-04-30T09:00:00Z
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Avez-vous remarqué ?

Chaque fois qu’un média sort une histoire montrant que le mouvement woke progresse dans le milieu académique ou que le français recule dans le monde des affaires, on nous répond toujours la même chose... 

« C’est une anecdote, ça ne veut rien dire ! »

« UN FAIT ISOLÉ »

Un prof d’université fait l’objet d’une cabale parce qu’il a fait lire un ouvrage considéré comme problématique par une bande de militants radicaux ?

C’est une anecdote !

Un organisme n’invite que les personnes issues de groupes minoritaires à postuler pour un emploi ?

C’est une anecdote !

Les vendeurs d’un commerce s’adressent aux clients en anglais seulement ?

C’est une anecdote !

Je m’excuse, mais... 

Ça prend combien d’anecdotes pour qu’on puisse commencer à parler d’un mouvement de fond ?

C’est comme le terrorisme islamiste. 

Chaque fois qu’un fou d’Allah se fait sauter à la dynamite, il y a toujours des gens pour dire que cet homme était un « loup solitaire ».

À partir de combien de loups peut-on commencer à parler d’une meute ?

L’INVERSE N’EST PAS VRAI

Par contre, chaque fois qu’un média sort une histoire concernant un coucou d’extrême droite qui déteste les immigrants, là, bingo, ce n’est pas une anecdote, oh non, monsieur !

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C’est un mouvement de fond !

Un phénomène social !

Une menace nationale, qui mérite une réponse immédiate !

Un policier a demandé à un automobiliste noir de montrer ses papiers ?

C’est la preuve irréfutable que le profilage racial est endémique au sein des forces de police et que le racisme systémique existe !

Quand c’est le temps de « prouver » que le Québec est raciste ou que l’extrême droite identitaire est en train de gangréner la société, c’est fou comme on accorde de l’intérêt aux anecdotes, soudainement ! 

« Regardez ce qui s’est passé tel jour, à telle heure sur tel coin de rue ! C’est la preuve que le racisme systémique existe ! »

Et ce qui s’est passé tel jour, à telle heure dans tel commerce, ce n’est pas la preuve que le français recule et que le racisme anti-francophone se porte bien au Canada ?

Non.

Ça, c’est une anecdote. 

Un fait isolé. 

Arrêtez de monter un petit incident en épingle. 

Bref, c’est le bon vieux « deux poids, deux mesures ». 

Comme toujours. 

LES ACROBATES

Quand je vois toutes les contorsions intellectuelles que font les woke et les militants racialistes pour banaliser les dérives de leur mouvement, je me dis que le Cirque du Soleil ne manquera jamais de main-d’œuvre. 

Idem pour les acrobaties intellectuelles que sont prêts à faire les apôtres du fédéralisme pour minimiser les problèmes du français. 

Je suis désolé, les amis, mais on ne parle pas ici de quelques exemples glanés çà et là.

Mais d’un véritable mouvement de fond. 

Oui, la liberté d’expression est menacée dans le monde universitaire.

Et, oui, le français recule dans le grand Montréal.

Ce n’est pas une simple question d’impression et de « ressenti ». 

C’est mesuré. Quantifié. Documenté. 

IMPRESSION VS RÉALITÉ

Vous voulez des « impressions » ?

Les Anglo-Québécois sont convaincus que leurs droits sont menacés.

Alors que le PDG d’Air Canada a dit qu’il n’a jamais eu besoin de parler français pour gravir les échelons du succès. 

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