Ça, c’est de la VRAIE diversité!
Les Jeux paralympiques célèbrent la VRAIE diversité!


Richard Martineau
Vous voulez une preuve que nous vivons dans une société hypocrite?
On ne cesse de parler de diversité depuis quelque temps.
Diversité, diversité, diversité.
On se gargarise avec ce mot.
Or, on ne parle presque pas des Jeux paralympiques qui ont débuté hier à Paris.
Pourtant, qu’est-ce que cet événement, sinon, justement, une formidable célébration de la diversité?
Ah, c’est vrai: il n’y a pas de drag-queens. Ni de gars en robe. Ni de femmes dont on ne sait si elles sont vraiment des femmes ou pas.
Alors: bof.
On regarde ailleurs.
Qu’est-ce qu’un athlète unijambiste à côté d’une femme à barbe?
On s’intéressera aux Jeux paralympiques lorsqu’il y aura un travelo en chaise roulante.
Disons-le: ce n’est pas la diversité que nous aimons. C’est la variété.
Dans le sens: le Théâtre des Variétés.
«Après la pause, Guilda va nous chanter C’est beau, un homme!»
PAS DES VICTIMES!
Moi, les athlètes des Jeux paralympiques me font capoter.
Je suis du genre à croire que ma vie est finie parce que j’ai un rhume. Je me cogne l’orteil contre un meuble et je maudis mon destin.
Eux n’ont pas de jambes, et foncent.
Où vont-ils chercher cette force de caractère? Cette furieuse et imbattable envie de vivre?
Donnez-moi un peu de votre ADN, s’il vous plaît!
De dire Florian Jouanny, un athlète français triple médaillé qui fait du handbike, du cyclisme qui se pratique en position allongée, avec un vélo à trois roues: «J’espère qu’on nous verra davantage comme des athlètes que comme des handicapés qui font du sport.»
Mettez-en, que ce sont des athlètes!
Qui méritent toute notre admiration et notre respect!
Surtout que ces gens ne passent pas leur temps à se plaindre: «Bou hou hou, on ne parle pas suffisamment de nous, bou hou hou, nous sommes victimes de discrimination de la part de la méchante société hétéro-patriarcalo-blancho-colonialo-cisgenro-capitalisto-occidentalo-normative!»
Au contraire, ils détestent se présenter comme des victimes.
Et puis, ils n’ont pas le temps de pleurnicher devant les caméras. Car ils s’entraînent. Tête baissée.
En sachant qu’ils n’auront jamais leur face sur une boîte de céréales.
DE VRAIS CHAMPIONS
Les Jeux paralympiques ne devraient pas être considérés comme «le p’tit frère de l’autre».
Dans un monde idéal, ces Jeux devraient être inclus dans les autres Jeux.
Une course avec des athlètes qui ont deux jambes. Ensuite, une course avec des para-athlètes.
Vous en voulez de la diversité? En v’là!
Pas juste des athlètes qui portent un voile! Mais des athlètes qui redéfinissent ce qu’est un athlète!
Qui redéfinissent la notion même de performance!
De vrais athlètes! Dans leur corps et dans leur tête!
Le podium sur lequel ces athlètes montent devrait être plus haut que le podium utilisé lors des Jeux «normaux».
Le Français Alexis Hanquinquant a été amputé d’une jambe. Il a été six fois champion du monde de triathlon: il parcourt 20 km à vélo, court pendant 5 km, puis met à toute vitesse une prothèse et fait 750 m à la nage.
Dire que s’il se maquillait, tout le monde parlerait de lui...