«Ça a été atroce, un enfer», témoigne le fils du pasteur
TVA Nouvelles
Micael Monette ainsi que ses frères et sœurs ont connu la maltraitance, les châtiments, la violence durant un quart de siècle aux mains de leurs bourreaux, leurs parents.
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Ce matin au palais de justice de Longueuil, le juge Marc-Antoine Carette a sentencié le pasteur Mario Monette de la rive-sud à cinq ans de prison et sa femme Carole Van Houtte à 48 mois de détention pour voies de fait armées, séquestration et menaces de mort sur six de leurs huit enfants.
«Ce n’est pas un jour pour se réjouir, mais je suis satisfait», a déclaré ému et digne, l’un des fils du couple maudit, Micael Monette au sortir de la salle de cour.
Châtiments
Son père nie toujours les faits malgré les accusations, son plaidoyer de culpabilité et la peine de prison qui l’attend. «C’est conforme au personnage que je connais depuis plus de 40 ans», laisse tomber M. Monette. L’accusé alléguait que ses comportements envers sa progéniture étaient «éducatifs».
«Comment avez-vous vu ces châtiments?» lui a demandé notre journaliste Yves Poirier.
«Ça a été atroce, un enfer», répond Micael Monette après une période de réflexion les larmes aux yeux. «Tout ça est terminé et on espère tourner la page», souhaite-t-il.
D’avoir été cru par le tribunal est l’une des choses qui lui ont fait le plus de bien. Toutefois, la famille Monette est divisée, la fratrie est en deux clans.
«Malheureusement, il y a deux parties. Ça va un peu avec les pratiques habituelles de mon père, la culture de la délation, de nous monter les uns contre les autres pour obtenir de l’information. Tu pouvais être son préféré une journée et être le souffre-douleur du lendemain. Ce qu’il pourrait avoir fait et ce qu’il va faire pourraient en étonner plus d’un», explique Micael Monette.
Conséquences psychologiques
En rendant sa sentence ce matin, le juge Carette a mis en lumière les conséquences psychologiques provoquées par les mauvais traitements parentaux infligés aux enfants.
«Ça teinte ma vie, je fais un suivi. J’essaie de m’améliorer en tant qu’humain», dit Micael Monette la voix chevrotante d’émotions.
Notre journaliste a aussi voulu savoir si les 25 ans de sévices parentaux avaient influencé sa décision d’avoir ou pas des enfants à son tour. «Non. Je voulais avoir des enfants, ce sont les plus belles choses», conclut-il sur une note d’espoir.