«C’était irréel»: Jacques Rougeau revient sur son inoubliable combat avec Hulk Hogan

Stéphane Cadorette
Le 11 avril 1997 restera à jamais gravé dans la mémoire de Jacques Rougeau. C’est là que celui qu’il qualifie aujourd’hui de grand ami et de frère, Hulk Hogan, lui a accordé la plus belle faveur qui soit dans le monde de la lutte, à Montréal.
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Rougeau semblait visiblement bouleversé lorsque nous l’avons joint pour discuter du décès du «Hulkster», à 71 ans. De retour d’une balade à vélo avec sa conjointe, il a vite réalisé que son téléphone était submergé de 300 messages.
«Je suis vraiment sous le choc. Je le côtoyais beaucoup dans les dernières années. La rumeur qu’il était entre la vie et la mort depuis un mois courait partout.
«J’étais sûr que c’était des fake news et je me suis tanné il y a deux jours, puis j’ai appelé son fils Nick. Il m’a dit que son père avait eu une opération et qu’il tardait à récupérer, mais que ça allait bon train. C’est une triste journée», a commenté celui qui se rendra assurément à ses funérailles, à Clearwater.
Un grand respect

Rougeau, qui a connu une belle carrière dans le monde de la WWE avec son frère Raymond puis comme le détestable Mountie et comme membre des Quebecers, a maintes fois évolué en sous-carte des galas mettant en vedette Hogan.
«J’étais souvent dans le premier match et Hulk venait me voir pour me dire qu’il appréciait mon combat parce que la soirée partait de bon ton. Il avait un respect incroyable pour la famille Rougeau», s’est-il remémoré.
C’est ce respect mutuel qui a mené à la relation étroite entre Hogan et Rougeau et, ultimement, au combat que les deux se sont livré au Centre Molson, en avril 1997, dans le cadre d’un gala de la WCW.
Il s’agissait de la grande rivale de la WWF à l’époque et Hogan était reconnu au cœur du groupe de la NWO comme méchant.
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«La journée du gala, il m’a demandé qu’est-ce qu’on faisait dans le combat. J’ai ri super fort parce que je m’attendais juste à ce qu’il me dise quand il allait me faire sa fameuse descente de la cuisse pour me battre.
«Il est revenu à la charge et m’a dit qu’il était sérieux. C’est là que je lui ai dit: “Sacre-moi la plus grosse volée de ma vie et à la fin, je vais juste te surprendre avec la prise du petit paquet!” Il m’a dit qu’il aimait l’idée et il m’a fait ce cadeau», raconte Rougeau avec émotion, 28 ans plus tard.
Événement rare

On ne surprendra personne en rappelant qu’un combat de lutte est chorégraphié. N’empêche que Hogan n’a jamais eu la réputation d’aimer donner des victoires à ses adversaires.
«Pour qu’il vienne à Montréal et qu’il me laisse gagner, c’était irréel. À partir de cette soirée-là, ma notoriété a tellement monté dans le monde de la lutte. Tu peux compter sur les doigts d’une main les lutteurs dans sa carrière qui l’ont battu de manière propre, sans coup de chaise ou intervention», a-t-il insisté.
Un dernier message
Rougeau sait bien que les dernières années de Hogan ont été marquées par des controverses, qu’il s’agisse de propos racistes ou de son soutien à Donald Trump. Il refuse toutefois de lui lancer la pierre.
«Il y a plein des haters qui ont été très forts derrière leur clavier. Ils ont vraiment essayé de maganer l’image de Hulk dans les dernières années pour toutes sortes de raisons. Ces mêmes personnes sont aujourd’hui en train de lui faire des éloges. Mon message à ces gens-là, c’est que vous auriez dû lui rendre hommage quand il était vivant.»
Trump réagit
Justement, le président américain a aussi rendu hommage à Hogan, qui avait participé à un rassemblement républicain lors de la dernière campagne électorale.
«Nous avons perdu un grand ami aujourd’hui. Hulk Hogan était complètement MAGA, a écrit le président américain sur son réseau Truth Social. Fort, grand, intelligent et avec le plus grand cœur.»
«Il a diverti des admirateurs à travers le monde et son impact culturel est énorme, a-t-il ajouté. À sa femme, Sky, et à sa famille, nous offrons nos plus sincères vœux et notre amour. Hulk Hogan nous manquera beaucoup!»