C'est terminé pour le Canadien: cette fois, l’espoir est bel et bien mort


Jonathan Bernier
WASHINGTON | Spencer Carbery avait prévenu ses joueurs qu’il ne fallait pas laisser le Canadien reprendre espoir. S’il y a bien une équipe qui avait démontré, au cours de la saison, qu’elle pouvait s’abreuver de la moindre lueur, c’était bien la troupe de Martin St-Louis.
Bon dernier de l’Association de l’Est pendant six semaines au cours de l’automne, 13e sur 16 au moment de la pause des 4 Nations, le Tricolore a toujours trouvé un moyen de reprendre vie.
Sauf que, cette fois, l’espoir est bel et bien mort. Le Canadien s’est incliné par la marque de 4 à 1, subissant du même coup l’élimination en cinq rencontres.
« C'est dommage. On avait l’impression que nous pouvions continuer, on aurait pu gagner n’importe lequel de ces matchs, a soutenu Nick Suzuki. Ça fait suer. Mais je suis vraiment fier des gars et de tout ce qu’ils ont appris cette année. »

Néanmoins, fidèles à ce qu’ils nous ont habitué au cours des 82 matchs du calendrier régulier, les Montréalais se sont battus jusqu’à la toute fin.
La troisième période fut encore la meilleure du Canadien. Le but d’Emil Heineman, dans la troisième minute, a redonné un élan au Tricolore. Au cours de ce même engagement, St-Louis, souhaitant sans doute diversifier ses forces et soustraire ses meilleurs effectifs à la couverture des Capitals, a placé Suzuki au centre d’Alex Newhook et d’Ivan Demidov. Jake Evans a pris la place du capitaine au centre de la première unité.
D’ailleurs, mené par l’instinct de survie, le Canadien a donné le ton pendant les neuf premières minutes du match. Il menait 7 à 0 au chapitre des tirs au but lorsqu’Alex Ovechkin a ouvert la marque en supériorité numérique.
Un club amoché
Une minute plus tôt, Suzuki avait fendu l’air devant un filet pratiquement désert. On peut se demander si l’allure du match aurait différente si le capitaine avait été en mesure de donner les devants aux siens.
Le Tsar n’a pas été le seul toucher la cible alors qu’un joueur du Canadien se trouvait au cachot. Tom Wilson a fait de même vers la fin de la deuxième période. Puisqu’elle avait été limitée à un seul but en 10 occasions au cours des quatre premiers matchs, il fallait s’attendre à ce que l’attaque massive des Capitals débloque.
Malgré cette élimination, il est de mise de lever notre chapeau aux joueurs du Canadien. Malmenés plus souvent qu’à leur tour au cours des quatre premières rencontres, ils ont assurément joué en dépit de blessures.
À commencer par Alex Carrier, qui était à son poste même s’il s’est fait passer dessus par le train Wilson 72 heures plus tôt. On en saura probablement plus lors du bilan de fin de saison, mais on peut soupçonner que David Savard, Josh Anderson et Brendan Gallagher n’étaient pas au sommet de leur forme.
« La douleur, c’est temporaire. Je voulais aider l’équipe au maximum. Personne dans ce vestiaire n’était à 100% », a indiqué Carrier, une fois la rencontre terminée.
Dobes a assuré
Oui, le Canadien était amoché. Ç’aura permis à Jakub Dobes d’acquérir de l’expérience à grande vitesse. Venu en relève à Samuel Montembeault, tombé au combat au cours du troisième match, il a vécu ses premières séries éliminatoires.
« J’aurais aimé accorder un but de moins à chaque match, mais je me sens assez satisfait de la façon dont j’ai joué dans cette série», a analysé le gardien recrue.
Accablé par l’ampleur de la tâche au son de la sirène signifiant la fin du troisième match, il a su maîtriser ses émotions et offrir une chance à ses coéquipiers de rester dans le coup chaque soir.
Ce fut de nouveau le cas lors de ce match, Le Tchèque s’est dressé à quelques occasions. Entre autres aux dépens d’Ovechkin, sur un déplacement latéral et face à Wilson qu’il a frustré d’un brillant arrêt de la mitaine.