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L'article provient de TVA Sports
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C’est peut-être lui, la deuxième licorne du Canadien

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Photo portrait de Nicolas Cloutier

Nicolas Cloutier

2025-05-29T04:00:00Z
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«C’est une licorne.» Au bout du fil, le directeur général des Colts de Barrie, Marty Williamson, dépeint avec verve sa perle rare, le défenseur Kashawn Aitcheson, une cible incontournable pour le Canadien de Montréal au 16e ou 17e rang du prochain repêchage de la Ligue nationale de hockey.

Cette expression est bien connue des partisans du CH depuis qu’elle a été employée par Nick Bobrov pour insister sur le profil unique de Florian Xhekaj. Créature légendaire et mythique, la licorne incarne la rareté.

Après avoir repêché Florian en 2023, Bobrov et Martin Lapointe pourraient ajouter en Aitcheson un autre espoir atypique au bassin de l’organisation. Aitcheson a ceci de fascinant qu’il appartient autant à la vieille école qu’à la nouvelle.

«Les Canadiens cachent bien leurs cartes, évidemment. Ils posent leurs questions. On les a vus pas mal dans notre amphithéâtre. Je crois qu’ils voient ce que je vois», indique le DG des Colts, qui évoque un intérêt très prononcé de «sept ou huit équipes» à l’endroit de son poulain, dont quelques-unes qui seraient prêtes s’avancer pour le sélectionner.

«Kash», le jackpot

Pour les intimes, Kashawn Aitcheson, c’est «Kash». Comme quoi le Canadien frapperait le gros lot en mettant le grappin sur lui au milieu du premier tour.

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«Kash» est tout un spécimen. Il ne frappe pas pour compléter sa mise en échec comme un bon petit garçon qui applique sagement les consignes de l’entraîneur. Quand il frappe, c’est pour faire mal, pour livrer le genre de coups susceptibles de vous broyer les os.

Mais Aitcheson est en fait une contradiction sur deux patins. S’il prône la violence sur la glace, on le reconnaît aussi comme un joueur intuitif, qui a le flair pour se joindre à l’attaque et se glisser incognito derrière les défenses adverses. Dans l’histoire de la OHL, sept défenseurs ont inscrit 26 buts ou plus durant leur année de repêchage. Doté d’un boulet de canon de la pointe et de bons instincts offensifs, Aitcheson fait partie de cette liste sélecte avec le très prometteur Zayne Parekh et l’ancienne vedette des Blackhawks de Chicago Doug Wilson, notamment.

Aitcheson peut vous passer sur le corps comme il peut se faufiler de manière espiègle derrière vous. C’est le genre de joueur que le CH aurait aimé avoir sous la main contre les Capitals de Washington au premier tour des séries.

«Les deux ne jouent pas à la même position, mais Aitcheson me fait penser à Florian, mentionne Williamson au téléphone. Je voulais tellement Florian dans mon équipe à l’époque et, quand je l’avais rencontré, j’avais été soufflé par sa compréhension du jeu et sa vivacité d’esprit, même si, sur la glace, il pouvait être une brute.

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«Les similitudes sont là entre les deux, car Kash a cette capacité de comprendre le jeu, d’absorber l’information, en plus de pouvoir jouer les durs.»

Photo fournie par les Colts de Barrie
Photo fournie par les Colts de Barrie
Une éponge

Cette dualité dans le jeu d’Aitcheson n’est pas le fruit du hasard.

«J’ai grandi en observant mon oncle [Chris] qui jouait dans le junior et dans la NCAA. Il avait un côté méchant et il distribuait de grosses mises en échec. Ça m’a inspiré, mais au même moment, je gardais un œil sur les Kristopher Letang, Miro Heiskanen et Cale Makar, qui avaient la touche plus moderne», explique le principal intéressé.

On identifie deux acteurs importants dans le développement d’Aitcheson, qui était un diamant brut à son arrivée à Barrie: Paul Matheson, expert en patinage qui offre entre autres ses services aux Maple Leafs de Toronto, et Tim Turk, spécialiste du lancer qui a compté Kirby Dach parmi ses clients.

«Il est passé de “projet” à l’un des meilleurs joueurs de la ligue en un rien de temps, observe Williamson. Il est juste tellement ouvert à apprendre. Il est réceptif et il assimile l’information tellement vite.

«Aujourd’hui, toutes les équipes de la OHL donneraient leur bras droit pour l’avoir.»

Il faudra peut-être grimper

Est-ce qu’Aitcheson sera encore disponible au 16e rang? Ça, c’est beaucoup moins clair.

Plusieurs listes au cours de l’année l’ont positionné dans la deuxième portion du premier tour, mais il faut s’en méfier. Sa cote est à la hausse et on voit très bien les DG de la LNH saliver devant cette mouture potentiellement plus offensive de Jacob Trouba.

«Je vais être surpris s’il est encore là au 15e échelon», se prononce Williamson.

Ce dernier se gratte la tête quand il entend les opinions ambivalentes qui circulent au sujet de son défenseur, qui devrait selon lui susciter un enthousiasme beaucoup plus nourri. 

Photo fournie par les Colts de Barrie
Photo fournie par les Colts de Barrie

«Parfois, des DG et des recruteurs vont me dire: Eh bien, il n’est pas si gros que ça. Non, il ne fait pas 6 pieds 4 pouces ou 6 pieds 6 pouces, mais il fait 6 pieds 2 pouces et il est fort comme un bœuf. J’ai l’impression qu’ils regardent ces jeunes trop souvent et les suranalysent. J’en suis abasourdi, parfois. Kash va être fantastique chez les pros.

«N’importe où après le top 5, tu obtiens un joueur fantastique.»

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