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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

C'est notre liberté qu'on attaque

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Photo portrait de Philippe Léger

Philippe Léger

2022-02-25T10:00:00Z
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On ne croyait pas à ce scénario.

On ne croyait pas qu’une guerre allait débuter dans un pays européen et démocratique, l’Ukraine, agressée par la Russie. 

On pourrait analyser l’invasion russe de toutes sortes de façons.

Mais une chose frappe : nous ne croyions plus que des guerres étaient possibles.  

Candidement, on se disait qu’en 2022, la guerre serait toujours évitée. 

Des affrontements dans certaines régions plus instables, sans plus.

On avait l’impression que la seule façon d’entrer en relation avec elle, c’est en ouvrant les livres d’histoire. 

Fin de l’histoire

On a même écrit et théorisé que la modernité rend pratiquement impossible tout conflit armé.

On avançait qu’après la Guerre froide, c’était la « fin de l’histoire », la fin des grands déchirements. On se diviserait désormais sur des détails. 

On pensait que la démocratie et le libéralisme triompheraient partout.

Or, on s’aperçoit que c’est faux. L’histoire est tragique, selon les mots de Raymond Aron. 

D’un côté, les démocraties s’affaiblissent de l’intérieur. 

De l’autre, les régimes totalitaires se durcissent et sont conquérants. C’est le cas de la Russie et de la Chine, qui font maintenant communion.

Civilisations 

L’invasion en Ukraine doit nous rappeler que le power politics, la politique de la force, existe encore.

Que les nations possèdent encore des valeurs, des histoires et des intérêts qui sont différents, ce qui provoque, à terme, des chocs civilisationnels. 

Qu’on soit clair, quand Poutine attaque l’Ukraine, c’est d’abord la liberté des démocraties occidentales dont l’Ukraine se revendiquait qu’il attaque. 

Il peut y avoir d’autres raisons bien sûr, dont celle voulant que la Russie souhaite limiter la zone d’influence américaine et européenne en Ukraine et chez ses voisins. 

Mais c’est d’abord l’Ukraine libre, démocratique et européenne qu’il rudoie, et par le fait même, les valeurs que nous défendons.

Après la Géorgie, la Crimée et l’Ukraine, où s’arrêtera-t-il, ce nouvel impérialisme ?

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