«C'est le côté artistique que j'aime bien»: formé à Dubaï, un oncologue veut rajeunir ses patients avec la médecine esthétique
Le médecin spécialiste a diversifié sa pratique et fait des injections à temps partiel

Héloïse Archambault
La popularité des injections esthétiques pour contrer les rides a explosé au Québec. Le Journal s'est intéressé à ce lucratif marché qui attire de plus en plus de professionnels de la santé.
Un oncologue qui traite des patients cancéreux depuis 14 ans s’est récemment lancé dans la médecine esthétique à temps partiel, une façon pour lui d'équilibrer sa pratique.
«L’esthétique, c’est une thérapie pour moi, confie le Dr Mike Maëd Osili. Je suis moins fatigué, moins stressé, même si je travaille plus! J’ai une meilleure qualité de vie. C’est le côté artistique que j’aime bien.»
Le médecin spécialiste a suivi des formations en esthétique en 2024, notamment à Dubaï, qui est une plaque tournante dans le milieu.
Chaque semaine, il travaille une quarantaine d’heures comme oncologue à l’hôpital Honoré-Mercier, de Saint-Hyacinthe. En plus, il consacre une dizaine d’heures à sa clinique esthétique de Mont-Saint-Hilaire.

Depuis cinq ans, de plus en plus de médecins suivent des formations en esthétique. La plupart sont omnipraticiens, mais plusieurs spécialistes se lancent aussi dans ce domaine.
Pas un camouflage
Fasciné par la régénérescence du corps humain, le Dr Osili essaie de rajeunir la peau de ses clients à long terme en proposant des traitements qui durent plusieurs années. Il a lui-même eu recours à des soins esthétiques.
«Je veux faire en sorte que les clients aient un réel rajeunissement du visage, pas un camouflage. [...] Je voudrais que votre peau et votre corps soient de nouveau plus jeunes. Et ça, on est capables de faire ça», dit-il, enthousiaste.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Malgré cette nouvelle passion, le Dr Osili n’a pas l’intention de délaisser l’oncologie.
«Notre mission, c’est de soigner avant tout. [...] On est médecins parce qu’on est engagés», jure le quarantenaire originaire de France.
D’ailleurs, ce dernier dit faire plus d’argent comme oncologue.

«La médecine esthétique, ça reste une médecine accessoire. Surtout dans la situation actuelle du Québec, où on a besoin de médecins, pense-t-il. On ne fait pas la médecine parce que c’est facile. Ce n’est pas parce qu’il y a des problèmes dans le réseau de la santé qu’on doit abandonner.»
Des «catastrophes»
Complexes d’apparences, dépendance aux injections, victimes d’intimidation: le spécialiste voit toutes sortes de clients, de tous les âges, depuis un an. Il refuse même à l’occasion d’injecter des gens après une évaluation de base.
«J’en ai vu des catastrophes humaines parce qu’il manque d’évaluation psychologique. J’ai refusé d’injecter plusieurs fois parce que la personne était perturbée et pas capable de prendre une décision éclairée», déplore-t-il.
«Il y a des patients qui viennent chercher des injections, mais ce n’est pas ça qui va régler leur problème», conclut-il.
Pour l’avenir, il compte poursuivre les deux carrières de façon parallèle. Bien que l’esthétique soit un domaine beaucoup plus gai que l’oncologie, où il accompagne des gens atteints de cancers, le Dr Osili trouve son bonheur à l’hôpital.
«Quand quelqu’un me remercie ou me demande un câlin parce qu’il a guéri de sa maladie, c’est l’euphorie», confie l’homme.