C’est la fin pour Publisac après 46 ans d’histoire
Transcontinental va le remplacer par son feuillet de circulaires «raddar» à l’ensemble du Québec

Diane Tremblay
Transcontinental (TC) met fin au Publisac, distribué dans des millions de foyers québécois, à partir de février 2024 après 46 ans d’histoire.
Le fameux sac de plastique contenant des circulaires et des journaux locaux sera remplacé progressivement par un mince feuillet qui combinera les rabais en un seul produit imprimé.
• À lire aussi: La fin du Publisac fait des mécontents

• À lire aussi: Un troisième PDG en 18 mois pour Transcontinental
L’entreprise a déjà commencé à déployer ce nouveau produit appelé «raddar» dans le marché de Montréal par Postes Canada.
En délaissant le Publisac, TC va faire de nombreuses mises à pied, qui n’ont pu être chiffrées vendredi.

Les employés ont accueilli la nouvelle avec consternation.
«Ça me place dans une très mauvaise situation. J’ai six enfants et je venais de m’acheter une maison parce que les prix des loyers sont exorbitants. On ne perd pas seulement un employeur, on perd une famille au complet», a partagé Carolanne Maltais-Marcil, qui travaille à l’entrepôt de la rue Hugues-Randin, à Québec, en plus de faire de la distribution à son compte.
Transcontinental a annoncé vendredi que raddar sera déployé progressivement dans 2,8 millions de foyers de la province entre février et mai 2024. Un million d’exemplaires sont déjà distribués chaque semaine dans la région de Montréal.
- Écoutez l'entrevue avec Benoît Chartier, président du conseil d'administration d'Hebdos Québec avec Mario Dumont sur QUB radio :
Dommages collatéraux
Parmi les dommages collatéraux, près de 115 hebdomadaires se retrouveront sans réseau de distribution. Benoit Chartier, président du conseil d'administration d'Hebdos Québec, déplore cette autre tuile qui s’abat sur son industrie.
M. Chartier blâme la mairesse de Montréal, Valérie Plante, qui a précipité, selon lui, l’adoption d'un règlement ayant pour conséquence d’entraîner la fin du Publisac et de bannir les imprimés circulaires.
«On est victime d’une loi sur l’île de Montréal qui n’a pas de bon sens qui a banni le Publisac. [...] Le pire, c’est que les gens continuent à recevoir autant de papier qu’avant», a-t-il réagi.
D’autres municipalités ont déjà manifesté leur intention d’emboîter le pas, ce qui a poussé TC à agir.
«Face à cette incertitude, nous prenons la décision de créer de la certitude avec une transition réfléchie et progressive sur l’ensemble de la province», a affirmé Patrick Brayley, vice-président principal, TC Imprimeries Transcontinental.
Décision difficile
L’entreprise affirme qu’il est précipité de statuer sur les pertes d’emplois en raison de la transition qui va s’opérer dans les prochains mois.
«C’est certain que c’est une décision qui est difficile. Nous sommes des partenaires de longue date avec les parties prenantes qui sont impliquées dans l’écosystème du Publisac. Donc, on est à la fois heureux de pouvoir offrir une évolution de ce produit-là et on reste très sensible aux effets de deuxième ordre que cela peut avoir», a affirmé Brayley.
Raddar offrira une page gratuite aux journaux hebdomadaires. Toutefois, l’association Hebdos Québec analyse aussi différents scénarios comme la distribution par dépôt d’exemplaires dans des commerces.
«Notre diffusion serait moins forte, mais c’est une option possible», a dit M. Chartier qui anticipe des déserts journalistiques.
«Le modèle d’affaires est cassé. On demande l’aide gouvernementale des deux paliers pour nous aider à passer à travers cette tempête-là. C’est majeur pour notre industrie», a plaidé M. Chartier en terminant.
- Écoutez l'édito d’Alexandre Dubé à l'émission de Benoit Dutrizac où ils reviennent sur le sujet via QUB radio :
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.
À voir aussi :
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.