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L'article provient de TVA Nouvelles

«C’est invraisemblable»: un incendie dans un hôpital a forcé plus d’une centaine de patients à être soignés loin de chez eux

Le plus gros hôpital de l’Abitibi peine à se relever du sinistre de juillet dernier

L’incendie du 14 juillet dernier à l’Hôpital de Rouyn-Noranda a pris naissance au deuxième étage, dans l’unité mère-enfant, plus particulièrement dans le couloir de la pédiatrie.
L’incendie du 14 juillet dernier à l’Hôpital de Rouyn-Noranda a pris naissance au deuxième étage, dans l’unité mère-enfant, plus particulièrement dans le couloir de la pédiatrie. Photo courtoisie
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Photo portrait de Hugo Duchaine

Hugo Duchaine

2025-08-26T04:00:00Z
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Une centaine de patients de l’Abitibi ont dû être transférés d’urgence à plus de 100km pour être hospitalisés ou opérés ou donner naissance depuis l’incendie qui a ravagé le plus gros hôpital de la région en juillet dernier.

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Le retour à la normale reste incertain, si bien que le CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue s’attend à pouvoir reprendre les interventions chirurgicales «au cours des prochaines semaines» seulement.

Le brasier s’est déclaré le 14 juillet dernier, au deuxième étage de l’Hôpital de Rouyn-Noranda. L’unité mère-enfant a été détruite par les flammes et la suie a lourdement endommagé les premier et troisième étages, où se trouve notamment le bloc opératoire.

Impossible d’y accoucher et d’y opérer, et les lieux sont aussi privés de soins intensifs depuis un mois et demi. «C’est invraisemblable», s’inquiète la médecin Christine Gagnon au sujet des retards.

«C’est inacceptable, tranche le président local du syndicat de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), Jean-Sébastien Blais. On parle quand même d’une ville de plus de 40 000 personnes qui n’a pas de salle d’opération.»

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Jean-Sébastien Blais, président du syndicat des infirmières de l’Abitibi-Témiscamingue.
Jean-Sébastien Blais, président du syndicat des infirmières de l’Abitibi-Témiscamingue. COURTOISIE (FIQ)

Il estime que Québec devrait débloquer des fonds pour accélérer les travaux, qui se déroulent actuellement uniquement de jour et de semaine.

Depuis plus d’un mois, ce sont 84 patients qui ont été transférés pour des hospitalisations ou des chirurgies en urgence. De plus, 18 patientes ont été déplacées pour une césarienne ou en vue de provoquer un accouchement.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Francis Gosselin, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Des rendez-vous par centaines

C’est sans compter les opérations chirurgicales qui ont été reportées ou les rendez-vous déplacés, pour lesquels le CISSS n’a pas de décompte précis.

Il confirme que les rendez-vous liés à la réadaptation, à la réadaptation cardiaque, à la clinique de la douleur, à la physiothérapie et à l’inhalothérapie et ceux avec un médecin spécialiste ont dû être annulés.

Par exemple, l’Hôpital de Rouyn-Noranda voit habituellement une cinquantaine de patients en ophtalmologie et cystoscopie et de 30 à 40 accouchements par mois, des services encore inaccessibles.

La façade de l’Hôpital de Rouyn-Noranda, victime d’un incendie le 14 juillet dernier.
La façade de l’Hôpital de Rouyn-Noranda, victime d’un incendie le 14 juillet dernier. Courtoisie

Le Dr Alain Moukheiber souligne que les interventions chirurgicales en oto-rhino-laryngologie (ORL) sont déplacées à Val-d’Or ou à Amos. Cependant, il ajoute que Rouyn-Noranda est un centre régional et le seul à être équipé pour certaines procédures.

«Il faut trouver des solutions le plus rapidement possible», plaide-t-il, inquiet pour les patients.

«Travail colossal»

Pour sa part, le CISSS assure qu’un «travail colossal» est fait depuis l’incendie.

Des travaux sont en cours pour doter l’hôpital d’une salle d’opération temporaire au cours des prochaines semaines. Cinq lits doivent également rouvrir aux soins intensifs le mois prochain.

Des évaluations sont toujours en cours pour des travaux aux premier et troisième étages avec des experts en sinistre et des entrepreneurs. «Il n’est donc pas possible pour le moment de préciser l’échéancier requis pour compléter les travaux», précise-t-on.

UN INCENDIE AUX CONSÉQUENCES DÉSASTREUSES

· 84 patients transférés pour des hospitalisations ou des chirurgies en urgence;

· 18 patientes transférées pour des césariennes ou une induction;

· 12 travailleurs de l’unité mère-enfant, du bloc opératoire et de l’unité de retraitement des dispositifs médicaux déplacés volontairement ailleurs;

· 32 lits d’hospitalisation seulement à la suite de l’incendie (au lieu de 50);

· 93 personnes hospitalisées et résidents ont été déplacés le soir du sinistre.

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