Budget déficitaire historique: la CAQ continue sa descente aux enfers, le PQ en terrain majoritaire

Geneviève Lajoie
Plombée par son dernier budget largement déficitaire, la CAQ continue sa descente aux enfers et permet à Paul St-Pierre Plamondon de rêver d’un gouvernement péquiste majoritaire.
• À lire aussi - Sondage Léger: Le budget Girard ne passe pas auprès des Québécois
François Legault voit ses appuis s’effondrer, jour après jour. Jamais les caquistes n’ont obtenu un si faible score dans les intentions de vote depuis leur arrivée au pouvoir en 2018.
Le gouvernement en place ne récolte plus que 22% d’appuis des Québécois, une chute de trois points en un mois, et de 19 points depuis les dernières élections, révèle un sondage Léger/Le Journal-TVA Nouvelles.
«Ils ne sont pas encore arrivés au chalet en bas de la pente de ski, constate le vice-président de la firme, Christian Bourque. Il n'y a pas d'indicateurs qui nous suggèrent que cette grogne-là va diminuer.»
- Écoutez la rencontre politique avec Yasmine Abdelfadel et Marc-André Leclerc via QUB :
François Legault n’a tout simplement plus la cote auprès des Québécois, qui sont de moins en moins nombreux à le voir comme le mieux placé pour revêtir les habits de premier ministre. Loin derrière Paul St-Pierre Plamondon (32%), le caquiste (15%) se fait maintenant chauffer par Gabriel Nadeau-Dubois (14%) pour le deuxième rang.
Le Parti Québécois en profite et poursuit son ascension, avec 34% des intentions de vote. Le leader souverainiste gonfle aussi ses appuis chez les francophones (42%), ce qui le place clairement en territoire majoritaire, souligne le sondeur. Québec solidaire voit aussi ses intentions de vote augmenter de deux points depuis le mois dernier.
Le budget ne passe pas
Le récent budget présenté par le ministre Eric Girard accélère la dégringolade de la CAQ. Écrit à l’encre rouge foncé en raison d’un trou record de 11 milliards $ dans les coffres de l’État, le plan budgétaire de la CAQ ne passe pas auprès des Québécois.
Pas moins de 58% des gens le jugent «mauvais» ou «très mauvais». Seulement un citoyen sur 100 estime qu’il s’agit d’un très bon budget. Le grand argentier du gouvernement a même déçu bon nombre (43%) d’électeurs caquistes.
Malgré tout, les Québécois sont divisés quant au sort des dépenses publiques. Il y a autant de gens qui veulent que le gouvernement continue d'investir dans les programmes sociaux au risque d’augmenter la dette, que de gens qui militent pour le retour à l’équilibre budgétaire.
Une austérité modérée
Le coup de sonde réalisé dans les jours qui ont suivi le budget démontre néanmoins que la majorité de la population est d’avis qu’il faut réduire les dépenses de l’État et imposer des mesures d’austérité pour revenir au déficit zéro.
Mais attention, une grande partie (57%) des gens sondés souhaitent que la réduction soit modérée, pas trop radicale.
Pas question toutefois de toucher à l’impôt des contribuables pour y arriver. Le verdict des Québécois est clair: 75% des citoyens ne veulent pas qu’on hausse leur fardeau fiscal pour remettre les finances du Québec sur pied.
Les gens sont aussi très attachés à leurs programmes sociaux en santé et en éducation. L’augmentation des budgets par la CAQ dans ces deux secteurs est ainsi bien reçue par la population.
Comme d’autres peuples à travers le monde, les Québécois sont donc à la fois préoccupés par la santé financière de l’État, mais soucieux de ne pas perdre leurs acquis. «Il faudrait réduire dans les dépenses, comme si c'était quelque chose de théorique, mais ne touche pas à mes programmes!» illustre Christian Bourque.
Le nuage gris de Legault
Même si certaines mesures sont bien accueillies par la population, force est de constater que François Legault, victime de l’usure du pouvoir et de multiples décisions controversées, a la poisse.
«À chaque décision prise par le gouvernement qu'on évalue, les réactions sont toujours négatives, analyse le vice-président de Léger. C'est un peu le nuage gris qui suit ce gouvernement-là depuis les derniers mois.»
Cette «insatisfaction générale» à l’égard des gouvernements affecte aussi le Parti libéral fédéral de Justin Trudeau. Au Québec, le Bloc continue de dominer avec 30% d’intentions de vote, contre 27% pour les rouges. Le Parti conservateur de Pierre Poilievre ne réussit pas à faire des gains et doit se contenter de 23% d’appuis.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.