Bruno Marchand «étonné» et «déçu» par Legault
Le premier ministre du Québec n’a parlé ni de logement ni d’itinérance dans son discours


Taïeb Moalla
Le maire de Québec s’est dit «étonné» et «déçu» de constater que François Legault n’a parlé ni de logement ni d’itinérance dans son discours d’ouverture. Bruno Marchand a déploré que les villes se retrouvent «seules au batte» pour affronter ces enjeux.
C’est ce que M. Marchand a affirmé, mardi en fin d’après-midi, à l’Assemblée nationale, quelques minutes après l’allocution du premier ministre. Plus tôt en matinée, il avait déjà dit espérer entendre des engagements de M. Legault sur ces deux enjeux qui figurent en tête des préoccupations citoyennes.
«On se sent tous seuls au batte. On se sent tous seuls au combat [...]. Il y a crise dans les villes et villages du Québec et le premier ministre n’en fait pas mention, s’est-il étonné. Donc, on n’est même pas proches de se dire qu’on va poser des actions [...]. Sur l’itinérance et sur le logement, on repart bredouilles.»
Regrettant ce «manque de sensibilité», Bruno Marchand a ajouté que, «quand on trace les priorités du Québec dans les prochains mois, qu’on ne parle pas d’itinérance, qu’on ne parle pas de logement et qu’on ne parle pas de logement social, il manque un pan de mur hyper important dans notre capacité de développer le Québec [...]. Quand on n’en fait pas une priorité, je pense qu’on passe à côté de quelque chose d’important».
«On ne peut pas être tout seuls»
Citant le dernier sondage Léger/Le Journal qui place ces enjeux en tête des priorités des gens de Québec, il a ajouté que «ce n’est pas juste la priorité de plusieurs maires et mairesses au Québec qui vivent ces réalités-là à tous les jours».
Convenant que les municipalités ont un rôle à jouer en matière d’itinérance et de logement social et rappelant que les investissements de son administration sont en hausse constante dans ces deux domaines, le maire de Québec a prévenu «qu’on ne peut pas être tout seuls à faire ça. L’itinérance, ça fait partie des missions du gouvernement du Québec [...]. Les villes sont prises avec le problème dans la rue».
Quelques motifs de réjouissances
Malgré sa déception affichée, Bruno Marchand a tout de même trouvé quelques motifs de satisfaction dans le discours du premier ministre. Ainsi, la promesse «d’enlever du fardeau administratif aux villes» le réjouit.
«Des milliers d’employés, dans toutes les fonctions publiques des villes, doivent faire de la reddition de comptes à l’État pour des programmes de toutes sortes. Tant mieux si on nous enlève de la reddition de comptes. Ça va nous permettre d’être plus agiles», a-t-il déclaré.
Aussi, la volonté de donner davantage d’autonomie aux municipalités a satisfait le maire. «Tant mieux si on apprend du passé», a-t-il dit, le sourire aux lèvres, lorsqu’on lui a rappelé que c’est ce même gouvernement caquiste qui avait repris le dossier du tramway des mains de son administration à la fin novembre 2023.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.