Bruit dans les bureaux à aire ouverte: comment en parler à vos collègues sans créer de malaise?
Agence QMI
Toux, rires, conversations qui s'entrecroisent: le bruit ambiant des aires ouvertes n'est pas qu'une nuisance, c'est une source d'épuisement réel qui affecte notre capacité à nous concentrer et notre bien-être au travail. Voici comment y remédier.
Le bruit et les distractions «augmentent le niveau de stress» et «peuvent diminuer la performance», a déclaré Julie Carignan, psychologue organisationnelle associée-directrice chez Humance, en entrevue à QUB radio et télé, diffusée sur les ondes du 99,5 FM Montréal, jeudi.
Après des mois de télétravail, «l’être humain est un être d’habitude (...) On a perdu l'habitude d'être à air ouverte parce qu'on a été longtemps au télétravail et là, on nous impose un retour au bureau dans une aire ouverte, on a perdu l'habitude d'avoir à faire l'effort de se mettre un filtre entre les distractions, donc il y a une question de perte d'habitude», a expliqué Mme Carignan.
À cela, s’ajouterait le fait que certaines personnes ont naturellement plus de difficulté à se concentrer que d'autres et que les bureaux à aire ouverte à 100%, sans alternatives, sont aujourd'hui «beaucoup plus» nombreuses «qu’il y a 30 ans», selon la psychologue.

Les astuces pour y faire face
Julie Carignan recommande d’abord des politiques claires, expliquées à toute l’équipe, et des aménagements mixtes: aire ouverte, mais aussi cubicules de concentration, salles collaboratives et, dans certains cas, casques antibruit.
Sur le plan individuel, il faut, selon elle, oser parler avec bienveillance. Par exemple, dire au collègue bruyant: «écoute j’essaie de me bien concentrer, est-ce que ça serait possible de déplacer la conversation ailleurs?».
Les gestionnaires ont également un rôle à jouer pour soutenir les employés et gérer les conséquences quand les comportements ne changent pas, selon Julie Carignan.
Qu’il soit question de bruit ou même d’odeurs, les conversations restent délicates, mais nécessaires, selon Mme Carignan.
«On a déjà eu quelqu’un au bureau qui ne sentait pas bon. On avait acheté un panier avec des savons dedans. On lui a mis sur son bureau, il a été surpris quand il est arrivé, mais ça a fonctionné», a-t-elle indiqué.
Au bout du compte, conclut-elle, «il faut réapprendre à se parler».
Voyez l'intégralité de l'entrevue dans la vidéo plus haut.