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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Bruce Springsteen vend ses droits musicaux à Sony pour un demi-milliard de dollars

AFP
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2021-12-16T16:53:05Z
2021-12-17T02:49:32Z
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Le « Boss » Bruce Springsteen a cédé ses droits musicaux à Sony pour un demi-milliard de dollars, selon la presse, dernière transaction en date chez les rock vedettes planétaires prises depuis 2020 d'une frénésie de ventes de leurs catalogues. 

Dans un communiqué de New York, « Sony Music Group a annoncé avoir acquis l’entièreté des catalogues de musique enregistrée et des compositions de Bruce Springsteen via deux accords » distincts.

Sans en dévoiler le montant, la maison de disques a précisé que « les deux accords couvraient les droits musicaux de toutes les chansons de Springsteen comme Born to Run, Born In The USA, Dancing in the Dark (...) et I’m On Fire».

L’information avait été dévoilée jeudi matin par le magazine américain Billboard et le New York Times qui parlaient d’une somme record de 500 millions de dollars pour ce contrat entre le « Boss » et le groupe japonais.

150 millions de disques

Le « Boss », 72 ans, immensément populaire aux États-Unis et à l'étranger, a vendu plus de 150 millions de disques en un demi-siècle et est resté fidèle au label Columbia Records, dans le giron de la multinationale japonaise Sony.

Bruce Springsteen est la dernière vedette de la musique à vendre ainsi tout ou partie de son catalogue, après Tina Turner, Bob Dylan, Stevie Nicks et Neil Young.

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La détention des droits des catalogues -- qui permettent de toucher des royalties à chaque utilisation d'une chanson, qu'il s'agisse d'un téléchargement, d'un passage dans un film ou une publicité -- peut se révéler très rentable sur le long terme.

Conséquence de la COVID

Les experts relèvent que depuis 2020, conséquence de la pandémie de Covid-19, les grandes manoeuvres battent leur plein pour l'acquisition de droits musicaux, notamment avec la révolution du streaming: les marchés financiers se montrant friands de ces « portefeuilles » d'artistes jugés indémodables et générant des flux de recettes stables.

De récentes transactions ont atteint des montants astronomiques, bien que jamais officiellement confirmés.

En octobre, Tina Turner, 81 ans, a vendu ses droits musicaux au groupe allemand BMG pour une somme restée confidentielle.

Le lauréat 2016 du prix Nobel de littérature, Bob Dylan, 80 ans, avait vendu en décembre dernier l'intégralité de son catalogue à Universal Music pour une manne estimée à 300 millions de dollars. Stevie Nicks, de Fleetwood Mac, aurait obtenu 100 millions de dollars pour sa part majoritaire du catalogue du groupe.

Le chanteur américano-canadien Neil Young et le duo derrière Blondie ont aussi signé des accords pour des montants non précisés, tout comme Shakira.

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«Vendus»

D'après des experts du secteur, l'augmentation des prix des catalogues a commencé avant 2020 mais les montants ont vraiment flambé avec la pandémie lorsque les artistes se sont retrouvés privés de tournées et de concerts.

Parmi les entreprises à la pointe de ces ventes de catalogue: la société d'investissement britannique Hipgnosis Songs Fund, cotée à la Bourse de Londres depuis 2018, Primary Wave, qui a signé l'accord avec Stevie Nicks, et des fonds d'investissement comme Tempo Investments, Round Hill et Reservoir.

Hipgnosis, dirigée par Merck Mercuriadis, ex-manager d'Elton John ou du groupe de hard rock Iron Maiden, soulignait dans son rapport annuel 2020 que les revenus de catalogues étaient indépendant des soubresauts des marchés financiers: les gens consomment « toujours de la musique » et, grâce au streaming, « paient presque toujours pour », écrivait l'entreprise en janvier dernier.

Accusés parfois sur des comptes Twitter d’être «des vendus» à l’industrie musicale, les artistes comme Bruce Springsteen sont au contraire défendus par des spécialistes de la musique.

Déjà richissime, Springsteen «n’est pas un vendu», conteste le consultant et blogueur Alan Cross dans la revue en ligne «A Journal of Musical Things». Pour M. Cross, «Bruce obtient juste une avance sur ses revenus, de l’argent qu’il aurait obtenu après sa mort» et qu’il va pouvoir investir «dans tout ce qu’il désire pour (...) lui, sa famille et ses héritiers». 

«En vendant (son catalogue) à Sony, il sait qu’ils garderont sa musique vivante pour les prochaines décennies», conclut-il.

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