Briser l'isolement des personnes âgées: vivre dans une résidence pour aînés à 20 ans
TVA Nouvelles
Depuis le début du mois de septembre, deux étudiantes de l’Université Laval sont logées gratuitement dans une résidence privée pour aînés (RPA) de Québec.
Les deux jeunes femmes de 20 et 21 ans n’ont rien à débourser pour se nourrir, pour le transport en commun ni même pour Internet. Tout est fourni par la résidence des Jardins Saint-Sacrement.
«Je vis ma vie quotidienne comme je la vivrais d’habitude, sauf qu’à la place d’avoir des colocs de mon âge, j’ai des colocs qui sont des personnes âgées. On habite tous dans le même bâtiment. Moi, je reste dans mon propre appartement, mais dès que je sors de mon appartement, je suis entourée de personnes âgées», explique Alicia Verrelli.
En échange, Jeanne Huard et elle doivent faire 10 heures de bénévolat par semaine auprès de leurs 65 colocataires.
«Je vais manger à toutes les tables. Je vais dîner, souper avec les résidents. On s’assoit, on parle de nos journées, on rit, c’est plaisant. Le soir et les fins de semaine on fait des activités de chanson, on organise des bricolages, des décorations de Noël ou d’Halloween, ou on fait des petites soirées festives pour faire danser les gens», raconte Jeanne.
Les étudiantes en géographie et en science politique ont dû passer par un processus d’entrevues pour obtenir leur place à la résidence.
«Je savais qu’on avait beaucoup de choses à s’apprendre des deux côtés, autant les étudiantes que les personnes âgées [...] Je trouvais que c’était vraiment beau», souligne Alicia.
Débuté depuis seulement deux mois, le projet, qui s’échelonnera sur deux ans, porte déjà ses fruits.
«Ce projet-là, intergénération de cohabitation, amène un dynamisme, amène un vent de fraicheur, qui vient vraiment répondre à notre mission de bien-être et de sécurité et de qualité de vie», soutient le directeur général de la RPA, Alan Burns. «On voit qu’il y a une complémentarité, mais aussi une complicité intergénération.»
Les deux jeunes femmes sont aussi visiblement très emballées par le projet.
«Je vois déjà vraiment des impacts positifs sur tous les niveaux. C’est beau de voir que j’ai déjà été capable de développer des relations avec les résidents dans une si courte période de temps», se réjouit Alicia.
«C’est un projet qui est très centré sur les personnes, sur la bienveillance, la bonté des gens, la qualité de ce que les gens ont à s’offrir en tant qu’humains [...] Tout le monde en ressort gagnant», ajoute Jeanne.
Les résidents apprécient la présence de leurs nouvelles colocataires.
«C’est une excellente initiative. Et comme c’est un échange, les deux parties en tirent profit et en tirent des avantages. C’est une initiative qui permet un rapprochement justement et un échange entre deux générations», exprime Guy Leboeuf.
«C’est du nouveau, ça va apporter un air de fraicheur dans notre résidence. Et c’est vrai, c’est ça qui se passe», lance Gabrielle Villeneuve, une autre résidente.
Actuellement, la RPA du quartier Saint-Sacrement est la seule à offrir ce service à Québec. Un projet similaire est en cours à Trois-Rivières. À l'heure où le bien-être des aînés est au coeur de grands chantiers au gouvernement, tant la direction que les étudiantes qui participent au projet de cohabitation intergénérationnel espèrent que d’autres milieux de vie emboîteront le pas.
«Les autres résidences bénéficieraient de s’inspirer de ça», conclut Jeanne.
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