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L'article provient de TVA Sports
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BriseBois n’a pas oublié le CH

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Photo portrait de Louis Jean

Louis Jean

2020-10-02T01:35:41Z
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L’une des plus belles traditions dans le hockey c’est de voir les joueurs tour à tour s’échanger la coupe Stanley quelques instants après avoir concrétisé le championnat. 

Ce sont des émotions à l’état pure. C’est le rêve qui devient réalité après tant de sacrifices. C’est le cas pour les joueurs, les entraîneurs et tout le personnel.  

Pour moi l’un des moments marquants des célébrations du Lightning de Tampa Bay fut lorsque le directeur général de l’équipe, Julien BriseBois, a soulevé le précieux trophée. 

Sa réaction valait un million. BriseBois est un homme réservé, calculé et toujours en contrôle. Pas cette fois-ci. C’était pour lui la consécration, l’exaltation, et le sentiment du devoir accomplis.

Dans les moments qui ont suivis, BriseBois, avec la classe qui le définit, s’est empressé de partager cet accomplissement avec des gens qui l’ont aidé en cours de route. 

Sur la liste il y avait André Savard, Bob Gainey, Pierre Gauthier, Martin Madden père, Steve Yzerman et aussi Daniel Dumais - son patron et mentor chez Heenan Blaikie, maintenant juge à la Cour Supérieure du Québec. 

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J’ai contacté Savard puisque c’est lui qui a donné à BriseBois sa première chance de travailler dans la Ligue nationale avec les Canadiens de Montréal.

«Je trouvais qu’il nous manquait un avocat à temps plein avec l’équipe. J’avais formulé la demande au président, Pierre Boivin, et il était d’accord. La firme Heenan Blaikie nous a proposé Julien.»

Toute une trouvaille  

Savard, qui travaille pour les Devils du New Jersey, s’est forgé la réputation d’être un excellent évaluateur de talent. Il a déniché plusieurs perles sur la glace au fil des ans. Clairement, les talents de Savard vont au-delà de la patinoire.

«Je me souviens que Julien était jeune mais, tout de suite il m’a inspiré confiance. Je voyais son potentiel et son talent. Je lui ai donné beaucoup de responsabilités, je l’ai impliqué dans plein de dossiers.

«Il était bon. Il avait des opinions et n’avait pas peur de les partager et il était toujours préparé. Je voyais que le hockey le passionnait et on s’entendait bien.» 

Au départ, BriseBois avait été mandaté pour faire les comparables de contrats afin d’établir la juste valeur des joueurs. Mais rapidement, Savard s’est aperçu que son apprenti pouvait prendre une plus grande charge de travail.

«Tu ne peux pas laisser un gars comme ça dans le bureau à seulement faire des comparables. Je lui ai donné beaucoup de place. Je voulais qu’il touche à tous les aspects de la business. Quand je ne voyageais pas avec l’équipe, je l’envoyais sur la route. 

«Je voulais qu’il parle aux coachs et au personnel. Julien c’est un gars d’action. Il maîtrisait la convention collective alors s’il fallait rappeler des joueurs ou s’ajuster à différentes éventualités, même sur la route, il le faisait avec aisance et compétence. 

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«C’était important aussi pour moi qu’il participe aux réunions de l’équipe avec le propriétaire et le président et les autres départements pour qu’il comprenne le fonctionnement de l’organisation.»

Rapidement, BriseBois est devenu un allié et un atout dans les négociations de contrats.

«Il a embarqué vite dans les contrats. Je croyais vraiment qu’il fallait être deux pour faire ce travail parce que ça accapare beaucoup de temps et requiert de la stratégie. Le contrat de José Théodore, nous l’avons fait ensemble. 

«Je supervisais son travail mais Julien n’avait pas besoin de me demander conseil. Il parlait à Don Meehan pour faire avancer le dossier. Ensemble, on partageait bien le travail et on savait où on s’en allait.»

«C'était mon homme»  

BriseBois a tellement fait bonne figure, que ce qui devait être une impartition de service est devenu un travail à temps plein. 

«Je reconnaissais sa valeur dans l’organisation. À la fin de la première saison, il n’était pas question d’aller voir ailleurs ou de faire d’autres entrevues. Julien c’était mon homme. C’est lui que j’avais besoin et nous avons créé un poste pour lui faire une place au sein de l’organisation. 

«Je me souviens d’un repêchage, Marshall Johnston de Sénateurs, m’a offert Andreas Dackell, un joueur que je connaissais de mon temps à Ottawa. Je me suis retourné vers Julien pour m’assurer qu’il n’y avait pas de détails à son contrat qui posaient problème. 

«Julien a fait la vérification et m’a confirmé que tout était conforme. J’avais une confiance sans borne en lui alors j’ai complété la transaction sur le champ. Avec Julien, cette transaction-là a pris deux minutes à régler.»

Un message texte apprécié  

Julien a quitté Montréal en 2010 pour se joindre aux Lightning. Là, il a fait ses classes. Malgré les lourdes responsabilités et le succès, BriseBois n’a jamais oublié ses racines et les gens qui ont cru en lui. 

La preuve, ce sont les textos qu’il a faits envoyer lorsque les gens autour de lui sabraient le champagne.

«Il m’a envoyé un message vers minuit. Je l’ai vu seulement au levé le lendemain matin. Ça m’a touché. 

«Premièrement Julien c’est une bonne personne. En plus, son jugement, sa conviction, sa préparation et son éthique de travail l’ont amené là où il est. Pour moi c’est une fierté de voir sa progression.»

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