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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Brésil: un juge ordonne la surveillance permanente de Bolsonaro pour «risque de fuite»

AFP
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2025-08-26T21:50:08Z
2025-08-26T23:45:00Z
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Un juge de la Cour suprême du Brésil a ordonné mardi une surveillance policière «à temps plein» de l’ex-président Jair Bolsonaro, actuellement assigné à résidence et sous bracelet électronique, en raison d’un «risque de fuite». 

• À lire aussi: Les États-Unis ont révoqué le visa du ministre brésilien de la Justice, dit Lula

• À lire aussi: Brésil: la police demande l'inculpation de Bolsonaro et de son fils pour «coercition» contre la justice

Le climat s'alourdit alors que la phase finale du procès devant la Cour suprême de l'ancien chef d'État d'extrême droite (2019-2022), âgé de 70 ans, se tiendra du 2 au 12 septembre.

D'autant que l'ombre des États-Unis planera sur ce rendez-vous.

En soutien à son allié, l'administration du président Donald Trump a imposé une surtaxe douanière de 50% sur une part des exportations brésiliennes, et pris des sanctions individuelles. Dernière cible: le ministre brésilien de la Justice Ricardo Lewandowski, qui a vu son visa américain révoqué.

En attendant la conclusion de son procès, Jair Bolsonaro est de plus en plus cerné.

Dans un document judiciaire consulté par l'AFP, le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes, responsable du procès de l'ancien président, a demandé mardi à la police sa «surveillance à temps plein» en «déployant des équipes à l'adresse où l'accusé est assigné à résidence» depuis le 4 août.

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Accusé d'avoir conspiré pour se maintenir au pouvoir «de façon autoritaire» après avoir perdu l'élection de 2022 face à son successeur de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, Jair Bolsonaro encourt environ 40 ans de prison.

«Actes incessants»

Le renforcement de sa surveillance policière intervient à la suite d'une requête présentée par Lindbergh Farias, un député du parti de Lula, invoquant un «risque réel de fuite» hors du Brésil.

Le juge Moraes cite entre autres le fait que le député Eduardo Bolsonaro, fils de l'ex-président, mène depuis les États-Unis une campagne de lobbying pour que les autorités américaines intercèdent en faveur de son père.

«Les actes incessants d'Eduardo Bolsonaro depuis un pays étranger montrent la possibilité d'un risque de fuite de Jair Bolsonaro pour échapper à la loi, notamment en raison de l'approche des débats à la Cour suprême», selon le magistrat.

L'ancien chef de l'État est depuis début août assigné à résidence et contraint de porter un bracelet électronique pour avoir enfreint les mesures lui interdisant de s'exprimer sur les réseaux sociaux.

Ces restrictions découlent d'une enquête lancée contre lui pour entrave à son procès. La semaine dernière, la police fédérale a recommandé son inculpation et celle de son fils Eduardo en raison de ces soupçons.

Les enquêteurs ont dit avoir retrouvé sur le téléphone de Jair Bolsonaro un document incluant «une demande d'asile politique» en Argentine adressée au président Javier Milei.

Un argument rejeté par la défense de l'ex-président, pour qui un «projet de demande d'asile au président argentin, datant de février 2024, ne peut pas être considéré comme un indice de fuite».

Casquette bleu marine

Quelques heures avant la décision du juge Moraes, en annonçant lui-même la révocation du visa de son ministre de la Justice, Lula a dénoncé un «geste irresponsable» de l'administration américaine, dernière en date d'une série de mesures «inacceptables» à ses yeux.

Plusieurs membres de la Cour suprême, dont le juge Moraes, avaient déjà subi la même sanction.

Lula a également ciblé Eduardo Bolsonaro pour sa campagne menée à Washington.

«C'est peut-être une des pires trahisons jamais subies par une patrie», a-t-il tonné lors d'une réunion de son gouvernement à Brasilia.

À cette occasion, la plupart de ses ministres arboraient des casquettes bleu marine avec la mention «Le Brésil appartient aux Brésiliens», réponse à la célèbre casquette rouge frappée du slogan trumpien «Make America Great Again».

Lula a une nouvelle fois accusé Donald Trump d'«agir comme s'il était l'empereur de la planète Terre».

Concernant la surtaxe sur les exportations brésiliennes, il a toutefois réitéré que son gouvernement était «prêt à s'asseoir à la table (des négociations)», mais «d'égal à égal».

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