Branches ouest et nord: d’autres retards pour la livraison du REM

Anouk Lebel
Les nouveaux retards du Réseau express métropolitain (REM) vers Deux-Montagnes et Sainte-Anne-de-Bellevue alimentent le cynisme des usagers qui craignent de subir des pannes de service quand le train entrera enfin en fonction.
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«Il serait temps que ça finisse!» a lancé Sylvain, un usager rencontré près de la station Deux-Montagnes qui n’a pas voulu révéler son nom de famille pour des raisons professionnelles.
La mise en service du REM accuse de nouveaux retards, a confirmé en conférence de presse jeudi la filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec responsable du projet, CDPQ Infra.
Les stations de la ligne nord vers Deux-Montagnes n’ouvriront pas en octobre, mais en novembre. La date exacte sera confirmée dans les prochaines semaines, en fonction du déroulement de la marche à blanc.
Quant à la ligne ouest vers Anse-à-l’Orme, elle ne sera pas en service avant le printemps 2026.
Il s’agit d’un énième report pour les deux lignes promises pour la fin 2024, puis pour l’automne.
Craintes
«On se fait dire n’importe quoi depuis tellement longtemps. Je le croirai quand je le verrai!» a fustigé en entrevue avec Le Journal Carole Ménard, une retraitée de Laval qui attend le REM depuis la fermeture du train de banlieue, en 2020.
Elle craint des pannes à répétition, comme celles survenues cet hiver sur la ligne Montréal-Brossard.
«S’il y a une panne, qu’est-ce qui va nous arriver? Ils ne pourront pas mettre des navettes comme ils le font sur la Rive-Sud. Il y a trop de stations à desservir», laisse tomber la femme de 72 ans.
En conférence de presse, le PDG de CDPQ Infra, Jean-Marc Arbaud, s’est dit «désolé» que des «gens ressentent une certaine frustration».
«Il n’y a pas une personne qui n’est pas en train de dire qu’il faut qu’on démarre le plus vite possible. Maintenant, on ne peut pas faire de compromis sur certaines choses. Il faut faire l’ensemble des tests parce que c’est un projet d’envergure», a-t-il dit.
L’opérateur du REM a de son côté assuré que le train léger serait mieux préparé pour l’hiver.
«On a optimisé le système de train à neige sur les trains, on a allongé les réchauffeurs d’aiguilles problématiques», a expliqué Loïc Cordelle, directeur général du Groupe des partenaires pour la mobilité métropolitaine Opération et Maintenance.
La facture reste la même
Le coût estimé du projet est passé de 7 milliards de dollars en 2018 à 9,4 milliards en 2024, a conclu la vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc, en novembre 2024.
Jean-Marc Arbaud a assuré que, malgré ces nouveaux retards, la facture reste la même.
«Le REM, on est à 150 M$ du kilomètre, automatisé, tout équipé. La plupart des projets au Canada, ça va à 300, jusqu’à 400 millions», a-t-il souligné.
