Publicité
L'article provient de 24 heures

Des centaines d’arbres et de branches cèdent à Montréal: doit-on s’inquiéter?

Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
Partager
Photo portrait de Anne-Sophie Poiré

Anne-Sophie Poiré

2024-04-04T21:09:33Z
2024-04-05T01:06:02Z
Partager

Plusieurs centaines de branches et d’arbres ont cédé dans les parcs et les rues de Montréal, jeudi, sous le poids de la neige collante. Devrait-on craindre pour la santé de la flore de la métropole?

• À lire aussi: Voici dans combien de temps la neige aura fondu à Montréal et au Québec

Depuis minuit, 677 demandes en lien avec un arbre tombé ou une branche cassée ont été reçues à la Ville de Montréal. Une même situation peut avoir fait l’objet de plus d’une demande, souligne toutefois le porte-parole Hugo Bourgoin. 

Presque à pareille date l’an dernier, 30 millimètres de pluie verglaçante tombaient sur le sud-ouest du Québec, causant des dommages importants à la flore montréalaise. 

  • Écoutez la chronique culture et société avec Jean-François Baril et Sophie Durocher via QUB :

Ce sont plus de 900 arbres et quelque 4500 branches qui se sont effondrés après l’épisode de verglas du 5 avril 2023, selon les chiffres de la Ville. 

Publicité

Un an plus tard, une vingtaine de centimètres de neige lourde et collante s’est abattue sur tout le sud de la province, faisant une fois de plus céder des centaines d’arbres et de branches dans les rues et les parcs de Montréal. 

Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

Si la scène fait mal au cœur, les experts consultés par 24 heures l’an dernier s’accordaient pour dire que la situation était loin d’être catastrophique pour les arbres. 

Les arbres vont récupérer rapidement

«Les tempêtes comme celle qu’on a connue tuent principalement les arbres déjà malades ou très endommagés. Dans les forêts, ça peut même laisser de l’espace pour de nouvelles pousses», assure le professeur de biologie à l’Université de Sherbrooke Mark Vellend. 

Les spécialistes ne craignent pas non plus pour la santé des arbres ayant perdu quelques morceaux: ils vont récupérer rapidement. 

Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

«Les espèces qui poussent dans l’est de l’Amérique du Nord sont très bien adaptées aux intempéries», souligne le spécialiste en foresterie urbaine et titulaire de la Chaire Hydro-Québec sur le contrôle de la croissance des arbres, Christian Messier. 

«Contrairement aux humains ou aux animaux, l’arbre ne peut pas se sauver lorsqu’il est menacé. Il a évolué pour être capable de résister à ces perturbations. La chute de branches lui permet de sacrifier une partie pour rester en vie, poursuit-il. Pour la plupart des individus, ce n’est pas grave. Ça va repousser et ils vont se rétablir.» 

Est-ce que certains des arbres blessés pourraient ne jamais s’en remettre? 

Publicité

«Les arbres sont des espèces modulaires, explique M. Messier. Les différentes parties de l’arbre sont importantes pour la croissance de l’individu, mais il peut s’en débarrasser sans que ça affecte sa santé.» 

Dès l’été, les arbres blessés commenceront à reconstruire leur cime. Et d’ici quelques années, ils seront complètement rétablis. 

«Après 5 ou 6 ans, presque tous les arbres vont avoir retrouvé leurs branches. Elles ne seront évidemment pas aussi grosses que celles qui sont tombées, mais la canopée va avoir retrouvé une bonne partie de sa densité», estime Mark Vellend. 

De nouvelles techniques d’élagage

Christian Messier précise que certains individus pourraient même en sortir plus forts. 

«L’arbre va se débarrasser de ses branches les plus fragiles ou qui le déstabilisent: celles qui ont poussé près d’une blessure dans le tronc ou celles qui ont été fragilisées par l’élagage. Dans les villes, les arbres sont taillés pour les éloigner des fils électriques. Ça les force à pousser sur le côté, ce qui rend leurs branches plus fragiles», fait-il valoir. 

«Quand elles tombent, l’arbre se solidifie», ajoute l’expert, qui précise qu’à court terme, l’arbre sera encore plus stable pour absorber l’accumulation du verglas et la neige sur ses branches. 

Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

Christian Messier travaille depuis 16 ans avec Hydro-Québec pour perfectionner l’élagage des arbres afin qu’ils résistent toujours plus aux intempéries. L’élagage consiste à débarrasser un arbre de ses branches superflues. 

Plus de 145 000 clients manquaient toujours d’électricité en fin de journée, jeudi. Mais sans ces nouvelles techniques d’élagage, ça aurait été pire.

Publicité
Publicité

Sur le même sujet