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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Boxing Day: la revanche des consommateurs

L’inflation n’a pas freiné les Québécois lundi

Le stationnement du Carrefour Laval était plein dès l’ouverture des magasins à 13 heures lundi.
Le stationnement du Carrefour Laval était plein dès l’ouverture des magasins à 13 heures lundi. Photo Martin Alarie
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David Descôteaux et Jérémy Bernier

2022-12-26T13:52:01Z
2022-12-27T03:25:02Z
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Après deux ans de pandémie, les Québécois se sont rués aux portes des commerces dès l’ouverture du Boxing Day. L’inflation, si forte soit-elle, n’a pas freiné leurs ardeurs.

• À lire aussi: Boxing Day : Les meilleurs rabais

Les consommateurs se sont présentés tôt lundi matin devant ce magasin de Best Buy au Centre Laval.
Les consommateurs se sont présentés tôt lundi matin devant ce magasin de Best Buy au Centre Laval. Photo Martin Alarie

«Quand je suis arrivé ce midi, il y avait des files d’attente aux deux portes, intérieure et extérieure. Quand on les a ouvertes à 13 h, c’était “tassez-vous de là!” Ça doit faire un bon trois ans qu’on n’avait pas vu ça», s’est exclamé Benoît Trépanier, directeur au Sports Experts des Galeries Rive-Nord, à Repentigny.  

Avec la conjoncture économique, les gens attendaient des rabais, estime-t-il.

«Beaucoup d’articles qu’on offre sont essentiels. Des bottes d’hiver, si t’en as besoin, t’en as besoin. Un manteau, c’est la même chose. Inflation ou pas, il va y avoir un hiver», fait remarquer M. Trépanier. 

Benoit Trépanier, directeur Sports Experts.
Benoit Trépanier, directeur Sports Experts. Photo David Descôteaux

Aux Galeries de la Capitale, à Québec, les consommateurs devaient s’armer de patience pour profiter des rabais tant attendus. Le Journal a mis un total de 45 minutes pour pouvoir sortir du stationnement bondé, en après-midi.

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Michel Cloutier était l’un des premiers clients au Best Buy des Galeries de la Capitale. Il est finalement reparti avec une télé.
Michel Cloutier était l’un des premiers clients au Best Buy des Galeries de la Capitale. Il est finalement reparti avec une télé. Photo Agence QMI, Marcel Tremblay

«On est venus pour utiliser les cartes-cadeaux que mes enfants ont reçues à Noël et leur acheter des vêtements d’hiver au rabais. Mais moi, je me restreins. L’inflation fait mal cette année», explique Julie Dubé, qui sortait du centre d’achats les bras pleins de sacs.

Le «chèque de Legault» dépensé

Vu l’achalandage, plusieurs ont décidé de rebrousser chemin avant même d’avoir franchi les portes de certains commerces. D’autres, comme Frédéric Dignard, se sont retrouvés coincés dans des files d’attente bien malgré eux.

Photo Agence QMI, Marcel Tremblay
Photo Agence QMI, Marcel Tremblay

«On n’a pas le choix, on doit échanger [une paire de souliers]. On ne s’attendait pas à ce qu’il y ait une si longue file!» peste-t-il, faisant le pied de grue à une vingtaine de mètres à l’extérieur du Nike des Galeries de la Capitale.

Au Best Buy de Mascouche, Marc Latendresse voit les choses d’une autre manière : «Moi je viens pour profiter de l’ambiance, pas nécessairement pour acheter. Je trouve qu’on est dans une société de consommation, on se crée des besoins», croit-il. 

«Il y a une fébrilité, beaucoup de monde, et il y a de bonnes aubaines, c’est vrai», ajoute-t-il.

Marc Latendresse est venu pour l’ambiance avant tout.
Marc Latendresse est venu pour l’ambiance avant tout. Photo David Descôteaux

L’ambiance lui rappelle des souvenirs, alors que plus jeune, il venait avec ses enfants. 

«À Noël, on leur donnait de l’argent et au Boxing Day, on venait le dépenser, on n’attendait pas», se remémore M. Latendresse. 

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Est-il ici pour dépenser son fameux «chèque de Legault» que chaque Québécois a reçu récemment? 

«Il est déjà dépensé depuis longtemps! Easy come, easy (Le)go», dit-il à la blague. 

Au Best Buy de Mascouche, malgré la foule à l’intérieur, il ne fallait pas plus de deux minutes avant de se faire accoster par un vendeur qui nous offrait son aide. 

Dans les allées de téléviseurs géants, d’accessoires pour téléphones ou devant une trottinette électrique, on n’avait pas à chercher les employés au t-shirt bleu.

«Ici à Mascouche, il doit y avoir 70 employés en ce moment sur le plancher. D’habitude un samedi normal, c’est moins de la moitié. Dans notre magasin sur la rue Sainte-Catherine, il y avait 100 employés ce matin!» dit Thierry Lopez, directeur marketing et affaires corporatives au Québec pour Best Buy. 

Consommateurs avertis

Les gens sont de plus en plus connaisseurs, selon lui. 

«Chez nous, 93 % des gens qui sont venus aujourd’hui ont visité notre site web avant. Les gens magasinent en ligne auparavant et connaissent les prix. Ils savent quand c’est un bon deal ou non. Alors ils viennent», soutient M. Lopez.  

Et pourquoi ne pas simplement commander en ligne, dans le confort de son foyer?

«Certains le font, mais c’est une activité sociale, le Boxing Day. Les gens aiment magasiner. En plus, on sort de deux années de pandémie. Les gens aiment toucher les produits, se promener dans les allées, rencontrer d’autres gens. On voit plein de familles aujourd’hui, même s’il fait -7 degrés et qu’il neige», décrit Thierry Lopez.

Retour en force du réel

Malgré l’inflation et le surendettement, l’engouement pour l’Après-Noël va perdurer, estime un expert. 

«Le Boxing Day est dans la tradition. C’est du folklore. Les gens vont aller à Montréal, ne serait-ce que pour avoir l’atmosphère. C’est un peu la poursuite du party de [la veille]. Ce n’est plus la même chose qu’à l’époque, mais il y a des gens qui vont sur la rue Sainte-Catherine pour l’esprit des Fêtes», a indiqué Benoit Duguay, professeur titulaire à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM, sur les ondes de LCN.

Certains Québécois semblent même délaisser leur ordinateur pour acheter directement dans les boutiques. 

«Depuis quelques mois, on note une baisse des ventes en ligne», souligne l’expert.

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