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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Bouazzi, le pyromane qui incendie sa propre maison

Photo MARC-ANDRÉ GAGNON
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Photo portrait de Joseph Facal

Joseph Facal

2024-11-18T16:30:00Z
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Tous les partis vivent des secousses périodiques.

L’affaire Bouazzi est cependant d’une autre sorte.

Les dégâts sont d’une ampleur inédite.

Pourquoi? Parce qu’ils dévoilent la nature profonde de ce parti.

Leadership

On peut tirer au moins trois enseignements de cette crise.

Le premier et le moins important concerne Bouazzi lui-même.

L’homme a une longue série de déclarations outrancières. Cette fois, il s’est surpassé.

Il commence par une fausseté grossière: l’Assemblée nationale serait une sorte de manufacture de racisme.

Il poursuit avec une provocation: il refuse de s’excuser, en rajoute, se dit «pédagogue».

Il termine en disant qu’il n’a pas vraiment dit ce qu’il a très exactement dit.

Politiquement, il est plus que brûlé, il est carbonisé.

Sa crédibilité, pour ce qu’il en restait, ne s’en remettra jamais.

Qui le prendra désormais au sérieux en dehors des cercles les plus radicaux?

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Le deuxième enseignement à tirer de cette crise porte sur la faiblesse du leadership de Gabriel Nadeau-Dubois.

À l’heure où j’écris ces lignes, il semble vouloir considérer cette affaire comme close.

Pouvez-vous imaginer un député libéral, caquiste ou péquiste qui dirait une chose pareille et qui s’en sortirait sans la moindre sanction?

Dire, comme le fait Nadeau-Dubois, que les propos étaient inappropriés sans exiger leur retrait et des excuses, cela revient à en minimiser la gravité et à absoudre partiellement le député.

Déplorer les messages haineux reçus par Bouazzi est une pathétique tentative pour changer de sujet.

J’ose espérer que les autres partis ne lâcheront pas le morceau.

Il y a des limites à se faire insulter par un boutefeu irresponsable qui éructe son vomi dans des circonstances qui ne lui permettent pas d’invoquer l’immunité parlementaire.

Le troisième enseignement à tirer de cette affaire est le corollaire du second.

Comment expliquer cette faiblesse du leadership de Nadeau-Dubois?

Tout simplement par la nature ultraradicale d’une bonne partie de la base militante de QS.

Bouazzi insulte gravement toute une institution sur la base d’une calomnie... et une bonne partie de QS vole à son secours!!! Hallucinant.

Vraie nature

Il ne suffit pas à QS de se dire souverainiste et d’être en réalité composé d’une majorité de fédéralistes.

Il ne suffit pas à QS de se dire pour la laïcité, mais de lui tirer dans le dos dès qu’il le peut.

Il ne suffit pas à QS de voir partout de l’islamophobie et d’avoir fait bande à part quand l’Assemblée nationale a voulu condamner par une motion la montée de l’antisémitisme.

Beaucoup au sein du parti trouvent que Bouazzi a carrément raison! Bouazzi, une victime?!?!

Voilà qui en dit long sur le sort que ce parti réserve aux vœux de Nadeau-Dubois d’en faire une formation plus «pragmatique».

Voilà qui en dit long sur ce parti pour ceux qui n’avaient pas encore compris à quoi ils ont affaire.

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