Boom touristique à prévoir dans plusieurs régions du Québec cet été

Les associations régionales, les hôteliers, les campings et les restaurateurs s’attendent à un boom touristique hors du commun pour la prochaine saison estivale, mais actuellement, les indicateurs de réservation sont très variables d’une région à l’autre.

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Au Saguenay, sur la Côte-Nord, au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, les intervenants contactés confirment que l’engouement des Québécois qui souhaitent passer leurs vacances dans la Belle Province est palpable.

«Tout le monde dans notre domaine se dit: tiens ta tuque cet été, tu vas avoir du monde sans bon sens», lance Dany Tremblay, du restaurant-motel Chantmartin à Tadoussac.

M. Tremblay est à même de le constater, puisque ses réservations ont grimpé de 325% par rapport à la même date l’an dernier.

Une effervescence qui se fait aussi sentir à l’Hôtel Tadoussac, souligne M. Tremblay.

La Gaspésie

Selon un sondage mené par Tourisme Gaspésie, 30% de ses membres se disent en avance sur les réservations comparativement à 2024.

Le gestionnaire du Camping Côte Surprise, à Percé, remarque une augmentation d’au moins 20% de plus que l’an dernier dans les réservations.

«Les gens sont crinqués. Je pense que ça va être bon cet été», affirme Clifford Vibert.

Si l’augmentation peut sembler modeste, il faut noter que ce camping, avec la vue sur le mythique Roché Percé, était déjà très populaire bien avant les tarifs de Trump.

À Rivière-du-Loup, un carrefour touristique qui mène vers la Gaspésie, mais aussi vers le Nouveau-Brunswick, c'est le même constat.

«Il y a un impact, on s’en rend compte, les gens organisent leurs vacances à l’avance [...], les gens réservaient dès février, à la cadence habituellement observée au mois d’avril», confirme Marc-Antoine Côté, de l’Auberge de la Pointe.

Pas comme la pandémie

«Jamais pourra-t-on revivre les années de la COVID», répètent d’une seule voix les nombreux intervenants interrogés par Le Journal.

«Contrairement à la pandémie, les Québécois peuvent sortir du Québec et ne prennent pas tous leurs vacances au même moment», explique la présidente-directrice générale de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec, Geneviève Cantin.

D’ailleurs, les associations touristiques régionales veulent éviter que les gens pensent que les sites d’hébergement sont complets pour cet été.

«L’an dernier, juillet-août, on avait des taux d’hébergement de 77%. On est capables d’en prendre», lance en riant Joëlle Ross, directrice de Tourisme Gaspésie.

Selon un sondage Léger réalisé en février pour le compte de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec, la moitié (49%) des Québécois ayant annulé un voyage d’agrément aux États-Unis en 2025 comptaient rester au Québec .

Comment ce désir de bouder les Américains se traduit-il sur le terrain?

Le camping toujours très populaire

Des hausses d’achalandage sont à prévoir dans les campings du Québec pour la saison estivale. 

Un sondage réalisé en avril par Camping Québec auprès de ses membres révèle que 40% des propriétaires de camping de la province prévoient une saison plus achalandée que 2024, et 60% s’attendent au minimum à une fréquentation équivalente à l’an dernier. 

De plus, la directrice générale de Camping Québec note un fort engouement pour l’édition 2025 du guide du camping au Québec, un autre indicateur «très révélateur», confirme Julie Trahan. «On reçoit beaucoup plus de commandes que l’an dernier, de l’ordre de 60%, et, en grande majorité, ce sont des Québécois.» 

Des éléments permettent aussi de dire que l’été 2025 sera une très bonne saison pour les installations de la Sépaq. Les dirigeants constatent déjà une augmentation de l’achalandage depuis le début de l’année. 

Pour mars seulement, la Sépaq a accueilli 33% plus de visiteurs que les mêmes mois l’an dernier. 

«On s’attend – et on commence à l’observer – à ce que les Québécois nous visitent davantage cet été», indique le porte-parole Simon Boivin.

La location de chalets

L’engouement des Québécois varie grandement selon les régions et la grandeur des chalets à louer. 

Le chroniqueur immobilier Ghislain Larochelle, qui est en contact avec des dizaines de propriétaires de résidences à louer, admet que le sondage de février a eu un effet bénéfique sur les réservations. 

«Ç’a été fou, nous autres. On avait des locations qui rentraient tous les jours. [...] Trump a finalement été bon pour nous autres», ironise-t-il. Dans les Laurentides, Patrick Poulin, de Réserver.ca, confirme que la clientèle planifie ses vacances beaucoup plus cette année. Selon les chiffres actuels, il s’attend à une augmentation de plus de 8% cet été. 

«Définitivement, les gens louent plus tôt, ce qui me laisse penser qu’ils ont changé leurs plans de voyage et restent au Québec.» Pour sa part, la directrice de Maisons et Chalets à louer parle d’un taux de réservation qui est équivalent à celui de l’an dernier. Toutefois, le succès constaté lors du long week-end de Pâques pourrait être révélateur pour cet été. 

«Nous avons eu près de 100% de taux de location. Donc nous avons bon espoir pour l’été que ça va aller à la dernière minute», souhaite André-Anne Martin, qui gère 285 bâtiments.

Le tourisme d’aventure en hausse

Depuis quelques années le tourisme d’aventure a développé une clientèle fidèle. 

Au Parc aventure Cap-Jaseux, les propriétaires ont investi dans un projet de 10,6 M$ pour améliorer les infrastructures et faire de l’endroit une destination quatre saisons. Et cet été, ce site touristique pourrait battre des records d’achalandage, puisque les réservations ont bondi de 40% comparativement à la même date l’an dernier. La clientèle est majoritairement québécoise et canadienne. 

«Les Québécois veulent rester au Québec. Les Canadiens veulent voyager au Canada et les Américains viennent chez nous aussi», constate la directrice générale, Rébecca Tremblay. 

En Gaspésie, pour les amateurs de plein air et de sensations fortes, la descente sur la rivière Bonaventure est un incontournable. 

En activité depuis 1989, Cime Aventure, entreprise pionnière dans le domaine, s’attend à un très gros été. Actuellement, c’est au moins une augmentation de 15% dans les réservations. «Il y a plus de personnes qui réservent que l’an dernier à la même date. On est en avance et le meilleur s’en vient», fait remarquer Élodie Brideau, directrice générale.