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L'article provient de TVA Nouvelles

Bonnardel et Guilbault, des ministres brûlés définitivement?

Photos Stevens LeBlanc
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Photo portrait de Antoine Robitaille

Antoine Robitaille

2025-08-23T04:00:00Z
2025-08-23T17:35:18Z
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À la fin de son témoignage à la commission Gallant, François Bonnardel a fait un aveu de taille: «La SAAQ a été entachée. Nous autres, on a été entachés.»

L’ennui: il a rejeté toute la responsabilité du fiasco sur les autres, soit les ex-PDG de la SAAQ Nathalie Tremblay et Denis Marsolais ainsi que sur le conseil d’administration, notamment sur son président, Konrad Sioui.

M. Bonnardel a omis de dire qu’il a aussi été en partie trompé par son propre cabinet. Son ex-directrice Véronik Aubry a admis sous serment avoir modifié un document pour dissimuler de l’information à la Commission de l’administration publique, présidée par des élus de l’opposition (Carlos Leitao jusqu’à 2022 et Marwah Rizqy par la suite).

Certes, il a prétendu ne pas avoir été au courant de ce subterfuge et l’a à raison condamné: «Pour moi, ce n’est pas une façon de faire. C’est inadéquat.» Malgré tout, il a continué de vanter sa «maudite bonne équipe».

Transition ratée

La même qui, après la victoire caquiste de 2022, n’a pas cru bon d’informer celle de Geneviève Guilbault et ses conseillers, qui prenaient la relève aux Transports.

Le commissaire Gallant s’en est désolé avec raison. Quand un parti cède le pouvoir à un autre, on peut s’attendre à ce que toute l’information ne suive pas. Mais quand un parti est reconduit à la tête de l’État? L’ancien cabinet, issu du même parti, aurait évidemment dû signaler que les coûts du plus grand projet de transition informatique du Québec risquaient d’exploser (possibilité de 500 millions $ de plus que prévu). Et que la mise en œuvre risquait d’être retardée.

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C’est le conseiller de Bonnardel, Alain Généreux, celui-là même qui s’est autoproclamé «perspicace» et «picosseux», qui a, pour l’équipe de Guilbault, résumé le dossier SAAQclic en six lignes, dont cette dernière: «Tous les signaux sont au vert en ce moment.»

Je sais, il est toujours plus facile, a posteriori, de voir la genèse d’un problème.

Je sais, les cabinets sont des maisons de fous qui gèrent des dizaines de crises simultanément. N’empêche, il est difficile de comprendre cette transition Bonnardel-Guilbault totalement ratée quant au dossier SAAQclic.

Maudite équipe

D’ailleurs, ça ne passe pas dans l’entourage de Guilbault. On en veut à mort à la «maudite bonne équipe» Bonnardel. Ça transparaissait hier dans les témoignages de Dave Gravel (attaché), de Geneviève Cantin (chef de cabinet) et de la ministre elle-même. À tel point que des sources ne se gênaient pas pour confier qu’oralement, Alain Généreux avait fait les avertissements nécessaires!

Jeudi et vendredi, tous les témoins semblaient vouloir sauver leur peau d’abord, ne pas couler seuls. S’il le faut, en sacrifiant une vieille connivence (Guilbault et Marsolais) ou, pis encore, la solidarité ministérielle. Guilbault, qui insiste pour dire que Bonnardel ne lui a rien dit, mais qui aurait probablement dû comprendre dès juin 2023 que le projet SAAQclic fonçait dans le mur.

Ces ministres s’en remettront-ils?

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