Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Bond de 17 cents du prix de l’essence en deux jours

Les Québécois encaissent un autre coup dur pour le portefeuille et ce n’est pas fini

Partager
Photo portrait de Diane Tremblay

Diane Tremblay

2022-03-04T20:24:09Z
2022-03-05T04:38:03Z
Partager

L’effort de guerre des Québécois est commencé avec une flambée du prix de l’essence qui a bondi de 17 cents en deux jours, à Québec, et frôlé 2 $ le litre dans certaines régions.

• À lire aussi: L’essence à plus de 2$ le litre à Fermont

• À lire aussi: Le baril de Brent clôture à 118,11 $, un sommet depuis 2008

Si la hausse commençait déjà à se faire sentir depuis quelques jours, elle a même dépassé le seuil psychologique des 2 $ à Fermont, dans le nord du Québec. 

Dans la capitale, le prix à la pompe a fracassé un record historique vendredi à 1,839 $ le litre dans plusieurs stations-service. 

En deux jours, l’essence dans la région de Québec a fait un bond de 17 cents pour s’établir à plusieurs endroits à 1,839 $ le litre, hier, comme à cette station-service de la route Sainte-Geneviève.
En deux jours, l’essence dans la région de Québec a fait un bond de 17 cents pour s’établir à plusieurs endroits à 1,839 $ le litre, hier, comme à cette station-service de la route Sainte-Geneviève. Photo Diane Tremblay

À certains endroits dans la région métropolitaine, le prix à la pompe affichait 1,90 $ vendredi matin, pour une moyenne de 1,838 $ selon CAA-Québec.

En Abitibi, la moyenne affichait 1,695 $ ; au Saguenay, 1,666 $ ; et sur la Côte-Nord, 1,706 $.

C’est loin d’être fini

L’essence a augmenté en moyenne au Québec de plus de 54 cents dans la dernière année. 

Publicité

« C’est un enjeu majeur et on ne voit pas le bout présentement. C’est ça qui est malheureux », souligne Carol Montreuil, vice-président de l’Association canadienne des carburants, Est du Canada.

Et les Québécois n’ont pas fini d’y goûter, surtout que les États-Unis n’excluent pas d’interdire l’importation de pétrole russe en riposte à l’invasion de l’Ukraine. 

Une telle décision pourrait entraîner une flambée majeure du cours de l’or noir. 

M. Montreuil craint justement l’impact d’une escalade du conflit.

« Tout le monde espère un apaisement, mais pour l’instant la situation est plus pessimiste qu’optimiste pour les consommateurs de tous les pays. C’est vrai, pas juste pour les consommateurs du Québec. »

Difficile de répondre à la demande

Avant l’éclatement de cette guerre, les producteurs de pétrole ne suffisaient pas à répondre à la demande. Maintenant, avec les sanctions contre la Russie, cela ajoute encore plus d’incertitude.

« On ne sait pas combien de temps ce conflit-là va durer ni l’étendue des sanctions. C’est vraiment ce qui rend la situation très imprévisible », ajoute Marc-Antoine Dumont, économiste chez Desjardins. 

« On peut s’attendre à ce que le prix du pétrole brut demeure élevé un certain temps, en attendant que les plans de contingence de l’Union européenne et des États-Unis se déploient pour remplacer cette production de pétrole qui est manquante et voir comment tout cela va se jouer », a poursuivi M. Dumont.

Ce n’est pas qu’à la pompe que les gens vont ressentir les effets de cette hausse.

Les principales compagnies de livraison de colis ont déjà mis en place des politiques de frais supplémentaires pour carburant.

Publicité

Par exemple, UPS facture actuellement 24,50 % de frais d’envois supplémentaires au Canada, tandis que Purolator ajoute une surcharge de 20,75 %.

Évidemment, la facture sera refilée aux consommateurs.

Une hausse décriée

Après la hausse des aliments provoquée par deux longues années de pandémie, les automobilistes étaient nombreux à décrier cette nouvelle augmentation faramineuse.

« C’est plate, mais on est pris avec ça. C’est une fatalité. Ça va inciter les gens à aller vers les voitures électriques », a dit André Létourneau, qui venait d’engloutir 75 $ dans son VUS.

Étudiant à l’Université Laval, Frédérique Bellemare, se limite à 20 $ par plein d’essence.

« Je ne travaille pas. Je n’ai pas de revenus. Ce n’est pas vraiment le fun. Je ne fais plus de pleins. Ça coûte trop cher. Je mets 20 $ et j’essaie de faire le plus longtemps possible avec ça », a-t-il témoigné.

— Avec la collaboration de Pierre-Paul Biron, Marianne White et l’Agence QMI

À VOIR AUSSI... 

Publicité
Publicité