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L'article provient de TVA Sports
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Bon, y'était temps!

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Photo portrait de Michel Therrien

Michel Therrien

2023-05-11T17:45:23Z
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On ne donnait vraiment pas cher de la peau des Maple Leafs de Toronto avant le quatrième match de la série contre les Panthers de la Floride. Ils étaient nombreux à s’attendre à une élimination par voie de balayage.  

Surtout que les Leafs se fiaient sur un jeune gardien, Justin Woll, qui a disputé seulement 14 rencontres dans la LNH avant le début des éliminatoires. De plus, ils jouaient cet affrontement sans lendemain à l’étranger. Bref, tout était contre eux. 

Malgré son inexpérience, Woll a démontré un calme olympien devant son filet. Il est resté en contrôle durant toute la rencontre. 

Silencieux dans les trois premiers matchs, les gros canons offensifs se sont aussi levés, permettant aux Leafs d’étirer le suspense. 

On le répète souvent que la quatrième victoire est la plus difficile à obtenir. Ce n’est cependant pas par manque de volonté que les Panthers ont été incapables de fermer les livres. Nous avons eu droit à un bon match de part et d’autre. La victoire aurait pu aller d’un côté comme de l’autre.

Pour espérer gagner, le facteur chance n’est pas à négliger. La «puck» doit rouler de ton bord, comme on dit. On l’a vu sur le premier but, crédité à William Nylander. Avant d’atterrir derrière Sergei Bobrovsky, la rondelle a frappé l’arbitre, puis le poteau et l’épaule droite du gardien russe. Ce n’est qu’une question de millimètres pour passer de héros à zéro. Il ne faut jamais perdre ça de vue. 

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Le marché de Toronto est l’un des plus exigeants de la LNH. Depuis le début de la confrontation contre les Panthers, les joueurs vedettes des Leafs ont été sévèrement critiqués. Mais ils ont réussi à en faire abstraction et à s’en servir comme motivation. En offrant une telle performance, ils ont prouvé qu’ils ont pris le négatif et qu’ils l’ont transformé en positif. Ce n’est pas toujours évident de faire mentir tes détracteurs, mais c’est exactement ce que les Leafs ont accompli, mercredi.

Des joueurs sous pression 

Les joueurs des Leafs ressentaient beaucoup de pression avant d’embarquer sur la patinoire puisqu’ils n’avaient pas de marge de manœuvre. Une autre défaite et leur parcours se serait arrêté brusquement. Dans les circonstances, l’entraîneur-chef Sheldon Keefe avait le mandat de calmer son groupe. Celui-ci a bien répondu en jouant avec fierté. 

Mitch Marner a été le meilleur élément avec un but et une aide. En marquant son premier but en huit matchs, ça lui a enlevé une tonne de pression de ses épaules. 

Même s’il a encore été blanchi, Auston Matthews s’est montré très impliqué. Il a contribué au succès de son équipe en se repliant plus qu’à l’habitude et en bloquant des tirs. C’est le genre d’ajustements que tu dois apporter à ton jeu en séries éliminatoires, où il est moins possible de prendre des raccourcis comparativement à la saison régulière. 

J’ai hâte de voir comment les Leafs vont réagir dans le match numéro cinq, vendredi. Je m’attends à une autre grosse prestation de la part des deux équipes. La pression sera encore du côté des Leafs. Par contre, si jamais ils parviennent à l’emporter de nouveau, la pression tombera sur les Panthers pour la suite. 

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Les Leafs réussiront-ils à renverser la situation? C’est déjà arrivé quatre fois qu’une équipe surmonte un retard de 3-0, alors c’est la preuve que c’est possible. Il faut y aller un match à la fois. 

Le fameux «momentum» peut changer de bord assez rapidement. Les Panthers le savent très bien, eux qui ont surpris les Bruins de Boston en sept matchs au premier tour après avoir tiré de l’arrière 3-1 dans la série.  

Hughes doit être satisfait

Passons maintenant à un autre sujet d’actualité : la loterie en vue du repêchage. 

Depuis le temps qu’on en parlait, on a finalement la réponse : ce sont les Blackhawks de Chicago qui auront le privilège de recruter le prodige Connor Bedard. Ils doivent se considérer chanceux parce que des joueurs comme lui, ça ne passe pas souvent. 

Les Hawks devront trouver un moyen de bien l’entourer, comme les Penguins de Pittsburgh ont fait avec Sidney Crosby à son arrivée dans la LNH en 2005. 

Pour faciliter son adaptation à sa nouvelle réalité et apprendre à devenir un pro, Mario Lemieux avait accepté d’héberger Crosby. Quelle chance quand même! Je me demande bien qui jouera ce rôle de mentor auprès de Bedard.

C’est un beau défi pour un entraîneur de diriger un joueur d’exception comme Bedard et Crosby. Personnellement, j’ai adoré mon expérience avec Crosby. 

Un «coach» doit savoir soutirer le meilleur de ses joueurs et les aider à progresser. Dans le cas d’un joyau comme Bedard, Crosby et Connor McDavid, c’est encore plus important de travailler étroitement ensemble en raison des grandes attentes. Crosby s’est montré à la hauteur en amassant 102 points à sa première saison et 120 l’année suivante, remportant ainsi le trophée Art-Ross.   

De leur côté, les Canadiens de Montréal ont obtenu le cinquième choix au total au prochain repêchage. Le directeur général Kent Hughes doit être satisfait du résultat de la loterie. 

Ce sera intéressant de voir quel sera le choix de Hughes. Prendra-t-il le meilleur joueur disponible ou préfèrera-t-il l’échanger dans l’espoir d’accélérer le processus de reconstruction? 

C’est ce que nous saurons le 28 juin. Même Hughes n’a pas la réponse à l’heure actuelle.

Relisez toutes mes chroniques ici.

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