Bombardier encore critiquée pour sa rémunération

Sylvain Larocque
Pour la troisième fois en trois ans, la firme de conseil Glass Lewis recommande aux actionnaires de Bombardier de voter contre la politique de rémunération des hauts dirigeants de la multinationale québécoise.
• À lire aussi: Bombardier a vendu un jet à la société-écran d’un oligarque russe
• À lire aussi: L’ex C Series ne sera plus un gouffre financier, dit Fitzgibbon
Dans un rapport publié vendredi, Glass Lewis reconnaît que Bombardier a apporté des « améliorations » à ses pratiques de rémunération en 2021.
La firme californienne déplore toutefois le maintien par Bombardier de « caractéristiques structurelles préoccupantes » dans sa façon de rémunérer ses grands patrons.
Glass Lewis pointe notamment du doigt une prime de 785 600 $ US versée au vice-président aux ressources humaines, Dan Brennan, en lien avec la vente de la division ferroviaire de Bombardier à Alstom, alors qu’il avait déjà été récompensé pour cet événement en 2020, et la hausse de 20 % du salaire de base d’un autre vice-président, Peter Likoray.
La firme de conseil s’interroge également sur le bien-fondé de certaines règles des programmes de primes à court et à long terme.
Faible appui
Par ailleurs, Glass Lewis calcule qu’à peine 28 % des détenteurs d’actions subalternes de catégorie B de Bombardier se sont prononcés en faveur de sa politique de rémunération, l’an dernier. En incluant les actions de catégorie A qui appartiennent principalement à la famille Bombardier, le taux d’approbation se chiffre à environ 57 %. Il atteint 91 % en tenant compte des droits de vote multiples des actions de catégorie A.
« Cet appui de 91 % est le plus faible que l’entreprise a reçu pour sa politique de rémunération en 10 ans », note Glass Lewis, en se désolant que le conseil d’administration de Bombardier ne tienne pas davantage compte « du point de vue et de l’expérience de l’ensemble des actionnaires ».
En revanche, l’autre grande firme de conseil en gouvernance, ISS, a recommandé, hier, aux actionnaires de Bombardier de voter pour la politique de rémunération de l’entreprise.