Bombardier coupe ses liens avec la Russie

Olivier Bourque
Un des symboles du Québec inc., l’avionneur Bombardier, a finalement décidé de couper ses liens avec la Russie, devenue un terrain miné depuis l’invasion sanglante de l’Ukraine.
• À lire aussi: Bombardier Produits récréatifs suspend ses activités en Russie
• À lire aussi: [EN DIRECT] 9e journée de guerre en Ukraine: voici tous les développements
« Bombardier a suspendu toutes ses activités avec ses clients russes, y compris toute forme d’assistance technique, a souligné l’entreprise dans un communiqué. Nous continuerons de respecter les lois, réglementations et sanctions internationales au fur et à mesure de leur évolution. »
Lors des derniers jours, la pression était devenue plus forte sur Bombardier. Plusieurs grandes sociétés de l’aéronautique, comme Boeing ou Airbus, avaient décidé de couper les ponts avec le pays du dictateur Vladimir Poutine.
- Écoutez l’entrevue de Mario Dumont avec François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l'Industrie sur QUB radio :
D’autres entreprises québécoises, comme Bombardier Produits récréatifs (BRP) et le plus important fabricant de chandails de hockey, Vêtements SP, avaient fait de même en suspendant leurs activités en Russie.
Changement de ton
Il s’agit d’un changement de ton pour Bombardier qui enregistre 5 % à 6 % de ses ventes en Russie. Jusqu’à ce vendredi, la société se limitait à dire qu’elle respectait les sanctions imposées par le Canada et les autres juridictions.
« Nous ferons notre part, de toutes les manières possibles, pour aider les gouvernements du monde entier à mettre fin à cet horrible conflit », a également souligné l’entreprise.
Lors des derniers jours, le nom de l’avionneur a été associé à de nombreux oligarques russes. Selon un décompte du Journal, au moins neuf d’entre eux possèdent des avions fabriqués par Bombardier.
Certains de ces appareils ont été utilisés lors des derniers jours, notamment le Bombardier Global 6000 de l’oligarque Alexey Mordashov, qui a atterri aux îles Seychelles.
Ce même Mordashov, qui est sur la liste noire de l’Union européenne, est aussi impliqué dans une transaction au Canada. Il est actionnaire à 34 % de TUI, géant allemand du tourisme, qui détient 49 % de Sunwing. Cette dernière vient tout juste d’être achetée par WestJet.
Par ailleurs, un autre fleuron du Québec, Couche-Tard, qui détient plus d’une trentaine de stations-service en Russie, n’a pas répondu à nos appels.
— Avec la collaboration de Jean-Michel Genois-Gagnon