Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Bombardier a des avions pour protéger la frontière

L’avionneur québécois prêt à fournir des appareils pour nous défendre

Partager
Photo portrait de Anne Caroline Desplanques

Anne Caroline Desplanques

2025-02-06T17:00:00Z
Partager

Bombardier est prêt à fournir des avions de surveillance pour protéger la frontière entre le Canada et les États-Unis, un problème au cœur du conflit commercial qui gronde entre Washington et Ottawa.

• À lire aussi: Dans le brouillard, Bombardier n’offre plus de prévisions financières

«On va livrer dans environ deux ans des avions aux Finlandais pour exactement faire ça: pour protéger leur frontière. Ça pourrait être un exemple de chose qu’on peut faire», a déclaré le directeur général de Bombardier, Éric Martel, qui présentait ce matin les résultats financiers de l’entreprise.

M. Martel reste persuadé que sa compagnie pourra bénéficier des appels répétés des États-Unis et de nos alliés de l’OTAN pour que le Canada en fasse plus en défense.

«Le budget de la Défense nationale au Canada va sûrement croître», a-t-il dit. «Ils ont [...] besoin d’avions pour des missions [pour] lesquelles on est capables de livrer des produits.»

L’avionneur québécois reconfigure en effet ses appareils Global et Challenger pour différentes missions militaires, comme l’évacuation médicale, les opérations de sauvetage ou encore la surveillance maritime.

Pour la Finlande, Bombardier adaptera le Challenger 650 qui permettra aux Finlandais de défendre leur longue frontière avec la Russie, de l’Arctique à la mer Baltique.

Publicité

Dans la même région, la compagnie québécoise s’est associée à la suédoise Saab pour concevoir le GlobalEye, un appareil de surveillance maritime construit à partir de la plateforme du Bombardier Global Express.

Sur le même sujet, écoutez ce balado tiré de l’émission de Mario Dumont diffusée sur les plateformes QUB et simultanément au 99,5 FM Montréal:

Chasseurs de sous-marins

Bombardier souhaitait mettre à profit cette expérience pour concevoir les nouveaux avions-chasseurs de sous-marins de l’Aviation royale canadienne qui remplaceront les CP-140 Aurora en service depuis plus de 40 ans.

Ce contrat a cependant été attribué en novembre 2023 à l’avionneur américain Boeing, dont le P-8 Poseidon fait déjà partie de l’équipement de nos alliés. Le Canada a signé une entente avec le gouvernement des États-Unis pour en acquérir 14, un investissement estimé à 10,4 G$.

M. Martel a indiqué que son équipe avait été «déçue» d’être laissée de côté, mais il s’est dit résolu à regarder vers l’avenir.

Les 14 P-8 Poseidon canadiens doivent être livrés entre 2026 et 2027. Une échéance que Bombardier aurait été incapable de respecter, puisqu’il lui aurait fallu du temps pour développer un nouvel appareil.

Guerre tarifaire

L’avionneur québécois présentait ce matin ses résultats financiers dans un contexte de grande incertitude: plus de 60% de son chiffre d’affaires global provenant de clients américains, des droits de douane de 25% le frapperaient donc de plein fouet.

Publicité

En imposant ces tarifs, le président américain souhaite pousser les entreprises à s’installer aux États-Unis si elles veulent y commercer. Mais délocaliser une partie de la production du Québec au sud de la frontière n’est pas dans les cartons de Bombardier.

«Il n’y a pas de plan aujourd’hui pour relocaliser la production qui est à Montréal», a déclaré M. Martel avant d’expliquer que son entreprise était déjà implantée dans 47 États américains par l’entremise de 2800 sous-traitants. Ainsi, les ailes des avions Global 5700 sont fabriquées à Dallas, avec des composants qui viennent du Canada et du Mexique.

En attendant d’être fixée sur l’imposition ou non de droits de douane, la compagnie montréalaise a reporté la présentation des prévisions et des objectifs de 2025.

Bombardier a déclaré des profits de 303 M$ US pour son trimestre clos le 31 décembre. C’est plus du double qu’à la même période l’an dernier. La marge de Bombardier est ainsi de 10%, car ses revenus ont atteint 3,1 G$ US lors de cette période de trois mois.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité

Sur le même sujet