Bombardement américain en Iran: le régime iranien fragilisé, estime un expert

Olivier Faucher
Les bombardements américains de sites nucléaires en Iran pourraient sonner le glas du régime de Téhéran, déjà très affaibli, croit un expert des questions militaires du Moyen-Orient.
• À lire aussi: Les États-Unis ont mené une attaque sur trois sites nucléaires iraniens
• À lire aussi: Guerre Iran-Israël: voici les derniers développements de l’escalade au Moyen-Orient
• À lire aussi: Yémen: les houthis menacent d’attaquer les navires américains si les États-Unis frappent l’Iran
«On peut s’attendre à ce que le régime s’écroule de façon beaucoup plus rapide», croit Houchang Hassan-Yari, professeur au Collège militaire royal du Canada.

Le président américain Donald Trump a annoncé samedi soir avoir conduit des frappes sur trois sites associés au programme nucléaire iranien, dont la base Fordo.
Cette dernière a été cachée sous une montagne par l’Iran pour éviter les attaques aériennes. Des discussions sur l’utilisation d’une bombe ultrapuissante Massive Ordonnance Perpetrator (MOP) avaient eu lieu ces derniers jours dans le but de pénétrer ces fortifications.
Les Américains craignent depuis des années que l’Iran réussisse à créer une arme nucléaire.
«Ce serait la première fois que cette arme [MOP] est utilisée, ce qui est quand même extraordinaire, et d’où la gravité de la situation», souligne M. Hassan-Yari.
Escalade ou fin de régime?
Houchang Hassan-Yari, né en Iran, estime que son pays d’origine a des capacités limitées pour répondre aux attaques américaines.
Israël a frappé l’Iran depuis quelques semaines avec une telle efficacité qu’il a un contrôle entier sur son espace aérien, souligne le professeur.
«Le régime iranien avait promis d’attaquer des bases américaines au Moyen-Orient, comme au Qatar et aux Émirats arabes unis, si les Américains entraient en guerre. Mais ça signifierait plus de pays engagés dans la guerre et plus de bombardements américains», analyse-t-il.

Il croit probable que l’entrée en guerre des Américains cause «un petit moment d’escalade importante».
«Mais ça va tomber assez rapidement et fort probablement mener à l’arrivée d’une sorte de paix peut-être durable dans la région [avec la fin du régime]», prédit-il.
D’autant plus que la population iranienne est massivement opposée au régime islamique, poursuit M. Hassan-Yari.
«Il y a des gens en Iran qui me disent: nous sommes prêts à ce qu’Israël bombarde notre maison et vivre sous une tente si cela met fin à ce régime. Ça en dit long!», conclut-il.