Boisé Sainte-Thérèse: deux autres morts troublantes dans les dernières années
Les familles des victimes jugent que l'endroit n'était pas adapté à leur proche

Pascal Dugas Bourdon
Au moins deux autres aînées sont mortes dans des circonstances troublantes au cours des dernières années au Boisé Sainte-Thérèse, où une femme a perdu la vie en s'étouffant il y a quelques mois.
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Dans les deux cas, la famille juge que le niveau de surveillance et de soins offert à leur proche n’était pas suffisant compte tenu de leur état.
Ces histoires troublantes rappellent celle racontée par notre Bureau d’enquête lundi, dans laquelle une dame de 92 ans est décédée atrocement après avoir d’abord chuté dans les escaliers puis, 10 jours plus tard, s’être étouffée avec de la nourriture.

«On fait confiance parce qu’on nous promet que tout ira bien, mais finalement, une chute arrive. C’est épouvantable», raconte Nathalie Dubé, dont la mère, Marielle Dubé-Lévesque, est morte des suites d’une fracture de la hanche en décembre 2011.
Mme Dubé affirme que sa famille n’a eu d’autres choix que de «placer» l’aînée au Boisé, la seule résidence disponible compte tenu de son budget. Mais dès l’arrivée de Mme Dubé-Lévesque, la famille était convaincue que la surveillance ne serait pas suffisante.
Chute le lendemain
À peine 24 heures après son arrivée, l’aînée de 70 ans a fait une chute lui fracturant la hanche. Elle est morte environ trois semaines plus tard.
Son de cloche semblable pour Stéphane Fortin, qui a perdu sa mère dans des circonstances «difficiles» en février 2013.
Jeannette Fortin-Gaboury a chuté dans les escaliers du Boisé Sainte-Thérèse qu’elle venait tout juste de gravir. Elle est morte d’un traumatisme crânien, causé par l’impact au sol.
«Je pense que l’endroit n’était pas adéquat. Ce n’était pas sécuritaire pour quelqu’un dans sa condition», raconte son fils Stéphane Fortin, dont la mère souffrait notamment de Parkinson.
La tutelle remise en question
À l’Assemblée nationale, le Parti libéral et le Parti Québécois ont déploré la situation racontée lundi par notre Bureau d’enquête.

«À quoi cela sert-il qu’un CHSLD soit sous la tutelle du gouvernement si une telle tragédie peut arriver quand même? Quand le gouvernement prendra-t-il ses responsabilités?» a critiqué la députée libérale Linda Caron, ajoutant que le CISSS des Laurentides a «des comptes à rendre».
Pour sa part, le député péquiste Joël Arseneau juge également que cette mort «soulève des questions sur la rigueur des interventions découlant de la tutelle».
Selon la ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger, le décès de Mme Éthier est une «situation désolante». «Nous prenons très au sérieux les événements, et des suivis réguliers sont faits avec le CISSS des Laurentides concernant le CHSLD Le Boisé», a exprimé son cabinet, dans une déclaration écrite à l’Agence QMI.
– Avec la collaboration de Gabriel Côté
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