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L'article provient de Le Journal de Québec
Sports

Blackburn pris à partie par certains patineurs

L’entraîneur a quitté l’équipe italienne deux mois avant les Jeux olympiques de Pékin

Frédéric Blackburn lors d’une séance d’entraînement à l’aréna Maurice-Richard en 2018.
Frédéric Blackburn lors d’une séance d’entraînement à l’aréna Maurice-Richard en 2018. Photo d'archives
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Photo portrait de Richard Boutin

Richard Boutin

2022-04-08T02:10:47Z
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Ne cherchez pas Frédéric Blackburn dans l’entourage de l’équipe italienne au Championnat mondial de patinage de vitesse courte piste dont le coup d’envoi sera donné, vendredi, à l’Aréna Maurice-Richard.

• À lire aussi: Championnat mondial de courte piste: Schulting se retire en raison de la COVID-19

Embauché en janvier 2021 après une association de dix ans avec l’équipe canadienne, Blackburn devait diriger l’équipe italienne jusqu’aux Jeux olympiques de Pékin, mais il a remis sa démission en décembre dernier après la dernière Coupe du monde de la saison.

Le torchon brûlait entre Blackburn et certains athlètes qui lui faisaient la vie dure. Il a décidé de quitter l’équipe, de rentrer au pays et de faire l’impasse sur les Jeux. Pris dans ce tourbillon, la Lavalloise Cynthia Mascitto, qui patine sous les couleurs de l’Italie depuis 2016, a vécu des moments difficiles.

Mascitto connaissait Blackburn pour l’avoir côtoyé alors qu’elle patinait sous les ordres de Marc Gagnon au Centre régional canadien d’entraînement. 

« Je me sentais mal pour Fred, a raconté la double olympienne. Les athlètes n’étaient pas corrects à son endroit. L’Italie a perdu un entraîneur qui aurait pu les aider aux Jeux olympiques de 2026, qui se dérouleront à la maison. De mon côté, j’ai vécu beaucoup d’anxiété en raison de cette situation. J’ai parlé beaucoup à une psychologue, qui m’a aidée. »

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Critiques et insultes

« Dès le départ, il y a des athlètes qui ne souhaitaient pas sa présence, de poursuivre Mascitto. Il y avait la moitié des athlètes qui l’aimaient et une autre moitié qui ne l’aimaient pas. Il y a un athlète qui l’appuyait qui lui a dit qu’il était surpris que Frédéric [ne soit] pas parti avant. Il n’était plus capable d’accepter les critiques et les insultes. »

Au retour de la dernière Coupe du monde à Dordrecht, aux Pays-Bas, du 25 au 27 novembre, Mascitto a reçu l’autorisation de Blackburn de rentrer au Canada pour tout le mois de décembre au lieu d’une seule semaine de vacances pendant la période des Fêtes comme prévu au départ.

« C’était bizarre qu’il me fasse partir plus tôt, mais j’ai rapidement compris la raison, a-t-elle raconté. Il a annoncé son départ au début décembre alors que je venais tout juste de rentrer à Montréal. Il savait que l’équipe n’aurait pas d’entraîneur et il ne voulait pas que je perde mon temps à deux mois des Jeux. À Montréal, j’ai patiné avec l’équipe canadienne pendant un mois et retrouvé mon ancien entraîneur Marc Gagnon. »

Différends dans le passé

Mascitto n’a pas sauté au plafond quand elle a appris l’embauche de Blackburn. Elle avait des souvenirs douloureux en mémoire. 

« J’étais un peu stressée au moment de sa nomination, mais tout s’est très bien passé, a-t-elle souligné. Il m’a aidée beaucoup techniquement. À l’époque, j’étais toujours sur le bord d’être choisie ou pas et il avait opté pour des patineuses plus jeunes en utilisant son choix discrétionnaire pour former l’équipe canadienne même si j’avais obtenu de meilleurs résultats. C’est ce qui m’avait convaincue de contacter l’équipe italienne. » 

À l’été 2016, elle quittait pour la terre natale de ses parents.

En raison de plaintes d’athlètes qui déploraient certains comportements de Blackburn, Patinage de vitesse Canada (PVC) avait déclenché une enquête indépendante en avril 2020 dont le rapport a été publié six mois plus tard.

« Il n’a pas reproduit les reproches qu’on entendait à son sujet concernant les questions de poids et de cris à l’endroit des athlètes, a souligné Mascitto. C’est difficile à comprendre ce qui s’est passé parce que les athlètes qui n’ont pas traité correctement Frédéric sont de bonnes personnes. »

L’Italie comptait sur sa plus grosse délégation de l’histoire aux Jeux olympiques de Pékin alors que les relais masculin et féminin s’étaient qualifiés.

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