Bilan du projet ÉMMIS: un rôle encore à définir
Audrey Sanikopoulos
Un an et demi après le début leurs activités, les intervenants psychosociaux déployés par la Ville pour alléger la tâche des policiers dans le centre-ville de Montréal doivent mieux définir leur rôle.
L’Équipe mobile de médiation et d’intervention sociale (ÉMMIS) est appelée pour répondre aux enjeux de cohabitation sociale, par exemple pour des cas de santé mentale ou d’itinérance.
Des citoyens présents mardi au bilan du projet pilote se sont cependant interrogés sur la place de ce groupe par rapport aux organismes communautaires et au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
«Il y a un travail à faire pour bien mieux comprendre ces interventions», a également avancé Abdelhaq Sari, membre de la commission permanente sur la sécurité publique.
L’équipe d’intervenants a reconnu que son mandat doit être clarifié.
L’ÉMMIS tente de s’ajouter aux autres équipes dédiées aux situations vulnérables, notamment pour éviter à des policiers de perdre du temps sur des causes qui ne sont pas dangereuses ou urgentes.
«C’est important de présenter à l’ensemble des ressources qu’on est un service complémentaire, on n’est pas du tout en compétition avec ce qu’elles font», a souligné François Raymond, directeur général de la Société de développement social.
Il ne s’agit pas d’une équipe mixte avec le milieu policier ou de la santé ni d’un outil de répression, a aussi rappelé Ramana Zanfongnon, membre de l’ÉMMIS.
Un projet en expansion
Plus de 10 000 interventions ont été réalisées depuis le lancement de ce service en septembre 2021. Il s’agit donc d’une moyenne de 20 interventions par jour.
«Le bilan est concluant», a indiqué Josefina Blanco responsable de la diversité, de l’inclusion sociale et de l’itinérance au comité exécutif de la Ville.
Après le centre-ville de Montréal, l’ÉMMIS sera agrandie aux arrondissements du Plateau-Mont-Royal et de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve au cours de l’année.
Un projet pilote sera également lancé pour offrir un service en tout temps. Pour l’instant, les intervenants ne sont disponibles que de 9h à minuit.
Pour ce faire, Québec avait offert un montant de 250 millions $ pour lutter contre la violence dans la métropole. Sur cette somme, 5 millions $ par année sur cinq ans seront consacrés à l’ÉMMIS. La Ville compte octroyer le même montant sur cette période, portant le budget à 10 millions $.