Bilan des oppositions à Québec: Legault invité à réfléchir à son avenir politique
Les libéraux pressent le premier ministre d'entreprendre une telle réflexion cet été

Patrick Bellerose
François Legault devrait profiter de l’été pour réfléchir à son avenir politique, affirment les libéraux. Le PQ, lui, se dit prêt pour une campagne électorale dès l’automne prochain.
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Malgré la partisanerie inévitable de ce type d’exercice, les bilans de fin de session parlementaire ont été particulièrement durs envers le premier ministre caquiste vendredi.
À un an de la prochaine campagne électorale, les partis d’opposition voient devant eux un gouvernement affaibli, malmené dans les sondages après sept années au pouvoir.
Le chef intérimaire du PLQ, Marc Tanguay, s’est inspiré de la célèbre «marche dans la neige» – qui a convaincu Pierre Elliott Trudeau de quitter la vie politique en 1984 – pour prodiguer un conseil au premier ministre caquiste.
«Honnêtement, François Legault a un sérieux examen de conscience à faire cet été. Il faut que François Legault prenne une bonne, grande, longue marche dans la pelouse, le gazon et se pose la question» sur son avenir politique, a asséné Marc Tanguay, qui cédera bientôt les rênes de son parti au futur chef libéral.
«Il a toujours dit: “Si j’ai la santé puis la confiance des Québécois.” La santé, je lui souhaite qu’il l’ait... mais la confiance des Québécois, il ne l’a pas», estime-t-il.
Au courant de l’été, le premier ministre devra donc se demander: «Est-ce que je suis l’homme pour demander un troisième mandat ou pas?» croit Marc Tanguay.
D’ailleurs, des députés caquistes de l’Abitibi ont récemment critiqué publiquement leur propre gouvernement, fait remarquer l’élu libéral, faisant référence à Daniel Bernard et Pierre Dufour. «François Legault doit écouter ses propres députés», dit-il.
Le premier ministre caquiste a martelé à plusieurs reprises cet hiver son intention de se porter à nouveau candidat en 2026.
Perte de légitimité
Le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, n’a pas été plus tendre.
«La CAQ n’a plus la légitimité démocratique pour prendre des décisions importantes, pour gouverner comme elle le fait en ce moment, sur la base de décisions ou de façons de faire qui ne sont absolument pas représentatives de la volonté des Québécois, mais surtout qui n’ont jamais été mentionnées lors de l’élection de 2022», a déclaré le chef du Parti Québécois.
Il souligne notamment les dépassements des cibles d’immigration permanente, alors que la CAQ a fait campagne deux fois sur sa volonté de réduire le nombre de nouveaux arrivants.
Le premier ministre promettait pourtant d’obtenir les pleins pouvoirs en immigration, «parce que, sinon, ce serait la louisianisation», dit Paul St-Pierre Plamondon.
«S’il devait y avoir une élection générale à l’automne, nous, nous sommes prêts, puis on ne fera aucune remontrance», dit-il, sans aller jusqu’à réclamer un scrutin anticipé.
Attitude
À Québec solidaire, la cheffe parlementaire Ruba Ghazal a déploré l’attitude du premier ministre en Chambre.
«Il est arrogant, hargneux. Il sent que les Québécois sont tannés de la CAQ, et avec raison», observe-t-elle.
«Ce n’est pas à la hauteur d’un premier ministre, puis ce à quoi les Québécois s’attendent. Ils s’attendent à être rassurés», estime Mme Ghazal.
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