Bilan de la DPJ: les constats sont «préoccupants»
TVA Nouvelles
Les enfants signalés à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) sont toujours en hausse; c’est ce que nous apprenait plus tôt cette semaine le bilan déposé par la DPJ, où les constats de ce portait général au Québec sont très «préoccupants» selon Régine Laurent.
C’est exactement ce que mentionnait il y a quelques jours la directrice de la protection de la jeunesse du CIUSSS Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, Assunta Gallo, au moment du dépôt du bilan. L’ancienne présidente de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, Régine Laurent, ne pouvait être plus en accord lors de l’émission du Bilan.
«On a encore trop de nos enfants qui sont victimes de maltraitance, d’abus sexuels, d’abus psychologiques...», déplore-t-elle.
Au Québec, environ 135 000 signalements d’enfants ont été faits durant l’année 2022-2023. Des chiffres qui «frappent», qui doivent être étudiés avec «rigueur», mais qui ne sont pas exacts, selon Mme Laurent.
«Ça ne veut pas dire qu’il y a eu 135 000 enfants signalés à la DPJ», explique-t-elle. Le même enfant peut être signalé à plusieurs reprises, que ce soit à l’école, à la maison ou chez d’autres membres de la famille. «Le gouvernement ne possède pas les données des resignalements, alors ça gonfle le chiffre», ajoute-t-elle.
Un projet de loi grandement attendu
Le projet de loi sur les partages de données médicales, déposé il y a quelques mois, permettra d’isoler les resignalements. Un portait plus réaliste du nombre d’enfants réellement signalés pourra alors être fait.
Également, l’historique des signalements sur un enfant en particulier sera amélioré. «Paul, je l’ai vu à la Commission, un enfant qui a eu un signalement à la DPJ du Saguenay. L’année d’après, la famille déménage à Montréal et quelqu’un d’autre fait un signalement. Mais la DPJ de Montréal n’est pas au courant qu’il y a déjà eu un signalement de fait à Saguenay», indique Régine Laurent.
Le plus grand problème reste le manque de service et l’attente pour y avoir accès. «Il y a des familles qui font un signalement à la DPJ, car ils pensent que ça va accélérer les choses pour leurs enfants. Malheureusement, ils frappent un mur. La DPJ n’a pas la faculté de multiplier des services qui n’existent pas», mentionne-t-elle.
La pénurie de main-d’œuvre n’aide en rien les situations dans les différentes DPJ. «Il faut miser sur les intervenantes, il faut soutenir celles qui arrivent, avoir vraiment un programme de rétention», dit-elle.