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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Biden annonce sanctions économiques et restrictions d'exportation vers la Russie

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Aurélia END, AFP

2022-02-24T14:21:12Z
2022-02-24T19:02:06Z
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Le président américain Joe Biden a annoncé jeudi des sanctions économiques et des restrictions d'exportation vers la Russie, en riposte à son invasion de l'Ukraine.

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Quatre autres banques russes vont aussi être sanctionnées et plus de la moitié des importations technologiques de la Russie supprimées, a-t-il affirmé lors d'un discours depuis la Maison-Blanche.

«Cela imposera un coût sévère à l'économie russe, à la fois immédiatement et à long terme», a prévenu le dirigeant américain.

Les États-Unis déploieront des forces militaires supplémentaires en Allemagne et en Pologne, a indiqué Joe Biden. Le président américain a affirmé qu'il défendra «le moindre pouce de territoire de l’OTAN», mais n’enverra pas de troupes en Ukraine.

«Nos forces armées ne vont pas en Europe pour combattre en Ukraine mais pour défendre nos alliés de l'OTAN et rassurer ces alliés de l'Est».   

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Le président américain Joe Biden a assuré jeudi que son homologue russe Vladimir Poutine allait devenir «un paria sur la scène internationale» après sa décision d'attaquer l'Ukraine.

Joe Biden a également affirmé «ne pas prévoir de parler avec Poutine», lors d'une allocution télévisée à la Maison-Blanche.

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Dans une première réaction nocturne à l’annonce par le président russe du lancement d’une «opération militaire» contre l’Ukraine, le président américain avait dénoncé, par communiqué, «une guerre préméditée qui entraînera des souffrances et pertes humaines catastrophiques».

Joe Biden a réuni jeudi matin en urgence ses conseillers à la sécurité nationale dans la célèbre «Situation Room» de la Maison-Blanche.                    

Puis il a tenu, de 9 h 17 à 10 h 27 une réunion virtuelle avec les chefs d’État et de gouvernement du G7, afin de coordonner la riposte des grandes démocraties occidentales. 

Le président et ses homologues du Canada, de France, d’Allemagne, d’Italie, du Japon et du Royaume-Uni, ainsi que des représentants de l’Union européenne et de l’OTAN, ont dénoncé, dans un communiqué, «une menace sérieuse pour l’ordre international».

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 Sanctions à court et à long terme

Les États-Unis avaient déjà dévoilé mardi, puis mercredi, des premières salves de représailles économiques, en réponse à la décision de Vladimir Poutine de reconnaître l’indépendance des territoires sécessionnistes dans l’est de l’Ukraine.

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Les Américains entendent à la fois ébranler à court terme la Russie en tarissant ses flux financiers, et saper à long terme les projets de diversification industrielle d’un pays ultra-dépendant de ses ventes d’hydrocarbures.

Le tout en tapant au portefeuille des oligarques russes, qui ont investi leurs immenses fortunes à l’étranger et qui dépensent sans compter dans les lieux de villégiature du monde entier.

Sont d’ores et déjà sanctionnés par Washington: l’entreprise chargée d’exploiter le gazoduc Nord Stream 2 - soit 11 milliards de dollars d’investissement qui gisent désormais «au fond de la mer», pour reprendre une terminologie chère à l’administration américaine.

Mais aussi deux banques publiques russes (Vnesheconombank, VEB, et Promsvyazbank, PSB), et cinq oligarques proches du président russe, qui voient leurs avoirs gelés et se retrouvent interdits de toute transaction avec des entités américaines.

Les Américains ont par ailleurs d’ores et déjà décidé de couper l’accès du gouvernement russe au marché international de la dette souveraine.

Cartouches au sec

Mais Joe Biden a assuré que la première puissance économique mondiale avait encore des cartouches au sec.

Et sa porte-parole Jen Psaki a dévoilé une piste mercredi: «Il existe d’autres institutions financières, par exemple les deux plus grandes banques russes, qui ne font pas partie» des sanctions déjà annoncées.

En l’occurrence Sberbank et VTB Bank, deux établissements qui ensemble détiennent «750 milliards de dollars d’actifs, la moitié du système bancaire russe», avait rappelé mercredi le porte-parole du département d’État, Ned Price.

Le président américain a, de plus, déjà fait savoir qu’il n’excluait pas de sanctionner financièrement Vladimir Poutine lui-même, et qu’il envisageait aussi d’interdire l’exportation vers la Russie de technologies américaines.

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Les États-Unis ont aussi laissé entendre qu’ils pourraient couper l’accès de la Russie aux transactions en dollars, la devise reine des échanges mondiaux.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a par ailleurs réclamé jeudi une sanction massive: interdire aux banques russes d’utiliser le système de messagerie SWIFT, un rouage essentiel de la finance mondiale.

Cela reviendrait à isoler la Russie sur le plan bancaire, non sans conséquences pour les établissements financiers d’autres pays.

Une telle décision - déjà mise en œuvre à l’initiative des États-Unis contre l’Iran - ne peut toutefois être prise par les seuls Américains.

Au-delà des détails techniques des sanctions, ce discours sera aussi pour Joe Biden un moment crucial à la fois sur le plan national, et sur la scène internationale.

Loin de proclamer l’union sacrée face à l’offensive militaire russe, certains adversaires républicains ont choisi d’étriller la gestion de la crise autour de l’Ukraine par Joe Biden, l’accusant d’avoir été trop timoré face à Vladimir Poutine.

Les alliés des États-Unis jaugeront eux aussi la détermination d’un président américain qui, après le tumultueux mandat Trump, a promis que les États-Unis mèneraient le grand combat des démocraties contre les autocrates du monde entier.

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