Biden c. Trump prise 2: ce sera l’enfer, préparez-vous!

Luc Laliberté
À l’approche de la campagne présidentielle 2024, je me sens comme approximativement 2/3 des Américains: j’aimerais analyser un duel impliquant deux autres candidats.
Le premier affrontement opposait un candidat indigne de la fonction et un autre qu’on a toléré en croyant à tort qu’il tirerait sa révérence après un mandat.
Will Hurd a raison
En novembre 2019, je vous présentais un représentant républicain du Texas qui, désabusé, tentait de secouer sa formation politique.
J’étais déçu que Hurd quitte l’arène politique en 2020 plutôt que de se battre pour ramener un certain équilibre au sein du GOP. À mes yeux, il incarne le renouveau dont les républicains ont besoin.
Si je vous parle de ce jeune politicien talentueux aujourd’hui, c’est parce que c’est à lui que j’emprunte le titre qui coiffe mon texte. Invité à l’émission Meet the press du réseau NBC, il a eu une formule intéressante pour résumer ce que représenterait un Biden c. Trump prise 2: «rematch from hell».
Pour éviter de se retrouver avec les mêmes candidats, tout en encourageant la relève, Hurd suggère de mousser la participation aux primaires. Il évalue à 23% seulement le nombre de ses concitoyens qui participent à l’exercice visant à déterminer les candidats des deux partis.
Visions passéistes, division et manque d’enthousiasme
Les jeux ne sont pas encore faits, mais le scénario le plus probable est celui d’un second duel Trump c. Biden. Chez les républicains, il est impossible d’ignorer la ferveur des partisans du 45e président.
On voudrait bien prendre un virage et regarder vers le futur, mais le parti est désormais l’otage du monstre qu’il a créé.
- Ne ratez pas la chronique de Luc Laliberté, spécialiste de politique américaine au micro de Yasmine Abdelfadel , via QUB radio :
Tourné vers le passé, narcissique et n’hésitant pas à faire appel à ce qu’il y a de pire dans la nature humaine, le meneur dans les sondages est intimidant pour n’importe quel adversaire qui osera le défier pendant les primaires.
Chez les démocrates, aucun joueur important n’a osé défier le président sortant. Si on a espéré pendant un moment qu’il confirme qu’il ne ferait qu’un seul mandat, on se serre maintenant les coudes malgré les murmures de la faction plus progressiste.
Je ne sais pas pour vous, mais si votre meneur ne soulève pas d’enthousiasme, qu’il se contente de représenter l’option du moindre mal et qu’à chacune de ses allocutions vous frémissiez à l’idée qu’il trébuche ou qu’il sorte de son texte, je crois que j’aurais de la difficulté à trouver l’énergie nécessaire pour reprendre le flambeau et faire sortir les électeurs.
Que ce soit à la présidence ou à la vice-présidence, les démocrates ont désespérément besoin d’une relève stimulante. Pour leur part, les républicains devraient trouver le courage d’écarter les trumpistes pour encourager des candidats comme William Hurd.
Comme on ne délogera pas Biden et qu’il ne faut pas compter sur les tribunaux pour écarter Trump, les Américains semblent destinés à l’enfer évoqué par Hurd.