Biden 2024: il misera sur les républicains

Luc Laliberté
Les Américains souhaitent de nouveaux candidats en 2024 et beaucoup de démocrates préféreraient que Joe Biden tire sa révérence. Malgré cela, le 46e président devrait officialiser sa candidature très prochainement.
Rien d’enthousiasmant
Même si nous sommes encore à plusieurs mois du début du parcours qui déterminera l’identité des deux adversaires en 2024, on multiplie déjà les coups de sonde. Si on considère généralement que les chiffres ne lui sont pas favorables, Joe Biden y perçoit suffisamment de positif pour établir une stratégie gagnante.
Il y a peut-être une voie vers un second mandat pour le plus vieux président de l’histoire des États-Unis, mais la route sera parsemée d’embûches et les occasions de trébucher vont se multiplier.
Un récent sondage Washington Post/ABC News révélait que le président ne soulève quasiment aucun enthousiasme auprès des électeurs démocrates. Ils ne seraient que 16% à répondre favorablement à la question.
On peut certes gagner sans un taux élevé, mais quand on ne parvient même pas à générer un peu de passion chez les siens, la pente est raide pour élargir ses appuis et inciter les électeurs à sortir le jour du scrutin.
Plus troublant pour l’entourage de Biden, un sondage Economist/YouGov indique que 42% des répondants noirs sont opposés à cette seconde candidature. Quand on connaît l’importance du vote de la communauté noire pour le 46e président, il y a matière à faire de l’insomnie.
Outre l’incontournable thème de l’économie (il y a une certaine instabilité), je perçois également deux autres facteurs qui pourraient causer des soucis aux stratèges.
Dans de multiples sondages, les répondants manifestent une certaine inquiétude au sujet de l’âge de Joe Biden. Non seulement il ne rajeunira pas d’ici à l’élection, mais la campagne 2024 sera fort différente de la campagne 2020.
- Écoutez la chronique de Luc Laliberté au micro de Yasmine Abdelfadel, disponible en balado à QUB radio :
Lors de l’affrontement contre Donald Trump, l’ancien vice-président avait tiré profit du contexte de la pandémie, ménageant ses forces en communiquant à partir de sa résidence du Delaware.
En 2024, il devra multiplier les déplacements et prononcer un nombre considérable de discours. Certes, Biden peut tirer avantage de son réseau et de sa vaste expérience, mais une élection présidentielle demeure un sport extrême.
Biden candidat du moindre mal
Malgré ce que je viens d’évoquer, un second mandat de Joe Biden demeure possible. Dans un premier temps, le président doit espérer que l’inflation ne lui joue pas de tours.
Outre l’inflation, le démocrate mise sur la division républicaine et les effets de la radicalisation d’une bonne partie de ses élus. Que Biden ne soulève pas d’enthousiasme est une chose, mais pour beaucoup d’Américains il est encore préférable à bien des républicains et, surtout, à Trump.
Si jamais ce dernier ne devenait pas le candidat républicain, l’équipe de Biden serait confrontée à une nouvelle source d’inquiétude. Trump est encore très populaire chez les républicains, mais le candidat républicain qui devance Biden dans les sondages est Ron DeSantis.