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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Cette conseillère ne veut pas donner raison aux trolls des réseaux sociaux

Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUEBEC
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Photo portrait de Vincent Desbiens

Vincent Desbiens

2025-07-04T15:30:00Z
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Toutes deux élues pour la première fois en 2021, les conseillères municipales de Québec Maude Mercier Larouche et Bianca Dussault ont eu à composer avec une déferlante de haine sur les réseaux sociaux. Devant la même problématique, les deux politiciennes ont toutefois choisi d’y faire face de manière bien différente.

Photo Stevens LeBlanc
Photo Stevens LeBlanc

Les quatre premières années en politique n’auront pas été de tout repos pour la conseillère de Val-Bélair, Bianca Dussault, particulièrement sur les réseaux sociaux. Après y avoir réfléchi en famille, elle a décidé de briguer un nouveau mandat, entre autres afin de montrer à ses détracteurs qu’ils n’auront pas gain de cause. 

«Je vais me présenter parce que j’aime trop mon travail et j’ai à cœur de servir les citoyens de mon district. C’est hors de question de les laisser tomber pour des gens qui se cachent derrière leur écran pour m’attaquer», affirme-t-elle.

Le 21 mai dernier, Mme Dussault a fait une publication sur les réseaux sociaux pour dénoncer toute la haine qu’elle reçoit au quotidien en citant plusieurs exemples de messages odieux. Elle annonçait également qu’elle ne répondrait plus sur les groupes communautaires de type «Spotted...» ou «Citoyens de...».

«À un moment donné, trop, c’est trop: je ne répondrai plus sur les réseaux sociaux. J’ai passé trop de temps à essayer de rectifier certains faits, admet la conseillère municipale. J’ai ma part du blâme là-dedans parce que j’ai toléré les insultes trop longtemps.»

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Épuisée par tous les messages disgracieux qu’elle reçoit depuis son entrée en poste, la conseillère municipale de Québec Bianca Dussault a décidé de partager certaines insultes auxquelles elle est confrontée.
Épuisée par tous les messages disgracieux qu’elle reçoit depuis son entrée en poste, la conseillère municipale de Québec Bianca Dussault a décidé de partager certaines insultes auxquelles elle est confrontée. Photo tirée de Facebook, Bianca Dussault
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Bianca Dussault a été élue sous la bannière de Québec 21 (devenue Équipe Priorité Québec) avant de siéger temporairement comme indépendante, puis de se rallier au parti du maire Bruno Marchand, Québec Forte et Fière, en 2023.

En septembre 2022, Bianca Dussault et son collègue Jean-François Gosselin ont annoncé qu’ils siégeraient comme indépendants après avoir quitté Québec21.
En septembre 2022, Bianca Dussault et son collègue Jean-François Gosselin ont annoncé qu’ils siégeraient comme indépendants après avoir quitté Québec21. Photo Stevens LeBlanc

Elle est ainsi passée d’une formation politique catégoriquement opposée au projet de tramway à une qui le porte sur ses épaules contre vents et marées. Un retournement de veste qui n’a pas fait le bonheur de tous, selon la mère de quatre enfants.

«Il y a beaucoup de faux comptes et de participants anonymes qui m’écrivent directement, poursuit la politicienne, qui a dû porter plainte à la police. Entre autres des partisans d’autres formations qui sont très radicaux dans leurs propos. [...] Mes enfants ont tous l’âge d’être sur les réseaux sociaux et ils se font eux-mêmes écrire des fois... Ça va beaucoup trop loin.»

Le dos large

La conseillère municipale de Val-Bélair considère que la fonction de politicien a «le dos très large». Des citoyens se permettent des comportements inacceptables en société, sous prétexte qu’ils le font pour le bien commun.

Un individu est par exemple allé jusqu’à se faufiler dans son bureau d’arrondissement, qu’un employé d’entretien avait oublié de verrouiller par mégarde, pendant son absence.

«Cette personne-là a laissé les tiroirs et les armoires ouverts. Elle a même tenté d’écrire en ligne qu’elle a fouillé dans mon bureau, pour m’avertir. Elle disait que, si elle était mal intentionnée, elle aurait pu prendre des ordinateurs et des dossiers.»

Photo tirée de Facebook, Bianca Dussault
Photo tirée de Facebook, Bianca Dussault

L’homme en cause dans cette histoire a été rencontré par les policiers. Il s’en est tiré sans accusations, puisqu’il n’a pas été possible de démontrer que son intention était de nuire à Bianca Dussault.

«C’est tellement décourageant de voir que les gens sont prêts à aller si loin pour nous prendre en défaut. [...] Heureusement, le travail de terrain est beaucoup plus gratifiant. C’est ce qui me pousse à rester: je veux écouter mes concitoyens dans la vraie vie et faire avancer les choses», soutient-elle.

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