Bernard Fortin: il a accepté un projet en pensant à ses petits-enfants

À 68 ans, Bernard Fortin n’a rien perdu de son énergie — et il le prouve en campant le rôle-titre dans Appelez-moi Stéphane, une comédie culte signée Claude Meunier et Louis Saia. Acteur, doubleur... et maintenant professeur de théâtre fictif un brin intense, le comédien chouchou des Québécois incarne un Stéphane plus allumé que jamais.

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Bernard, tu as déjà joué dans la pièce Appelez-moi Stéphane, n’est-ce pas?

Oui, j’ai déjà joué dans une version précédente de ce classique québécois créé en 1982 par Claude Meunier et Louis Saia. Sachant que la pièce allait célébrer son 40^e anniversaire en 2022, j’ai proposé aux gens de chez Monarque de produire Appelez-moi Stéphane.

Le retour de cette pièce est donc ton initiative!

Si on veut, puisque j’ai manifesté mon désir d’incarner ce flamboyant personnage. Mettons que je n’aurais pas pu attendre le 50^e anniversaire de la pièce pour incarner Stéphane! (rires) Il s’agit d’un rôle très physique: il est présent mur à mur dans la pièce. Acteur à la carrière pas très glorieuse, Stéphane offre des ateliers de théâtre en soirée à des apprentis comédiens. Homme de théâtre charismatique, totalement investi dans sa mission de partager son savoir, il se prend tellement au sérieux que c’en est hilarant!

C’est un rôle très demandant!

À 68 ans, je suis encore assez en forme pour le jouer. En même temps, je dis ça, mais j’ai des collègues qui montent encore sur scène à 80 ans et même plus! Je pense que le fait de jouer dans différents projets, avec différentes personnes, à différents endroits, nous garde allumés! Pour plusieurs, notre métier est aussi notre passion! Et le meilleur exemple, c’est Janette Bertrand! À 100 ans, elle est toujours aussi passionnée par le domaine artistique.

Outre la pièce Appelez-moi Stéphane, qu’est-ce qui t’occupe en ce moment ?

L’ultime saison de Complètement lycée vient tout juste de sortir sur Crave. Je ne peux pas croire que c’est la fin, on a tellement de plaisir sur ce plateau. Ce serait vraiment le fun de retrouver nos personnages, non pas pour une autre saison, mais pour un film! Sinon, je serai de trois projets télé, qui seront annoncés sous peu. À mon grand bonheur, l’un d’eux est une émission jeunesse. Même si mon horaire était déjà bien chargé, j’ai fait de la place pour ça, en pensant à mes petits-enfants.

Combien as-tu de petits-enfants ?

Quatre! Mon fils David a deux garçons: Jules (sept ans) et Léonard (trois ans). Et ma fille Virginie a une petite fille âgée de presque deux ans, nommée Blanche, et une petite poupoune née en avril, avec un aussi joli prénom que sa sœur – mais je laisse le plaisir aux parents de l’annoncer officiellement. Tout ça pour dire que mon cœur de grand-papa est bien fier de jouer dans une émission que ses petits-enfants pourront regarder!

Toi qui fais beaucoup de doublage, crées-tu des voix pour amuser tes petits-enfants ?

Bien sûr, je fais des sketches et je leur envoie de petites vidéos. Hier, j’ai mis un clown sur ma balayeuse automatique et je me suis amusé à faire la voix du personnage. J’ai envoyé ça à mon petit-fils, qui m’a répondu avec une vidéo du même style. J’ai bien l’impression que ce n’est que le début d’une belle tradition grand-père et petit-fils. (rires)

Fais-tu toujours les voix de différents personnages du dessin animé Les Simpson?

À mon grand bonheur, oui, pour une 36^e saison! Vous pouvez aussi m’entendre dans le dessin animé québécois L’agent Jean, alors que je prête ma voix au scientifique Henry et à son alter ego, JC. Je suis vraiment choyé avec tous ces beaux projets, entouré d’aussi belles équipes.

L’amitié est vraiment au cœur de ton travail!

Oui, vraiment. Avant d’entamer les représentations d’Appelez-moi Stéphane, j’étais dans la distribution de la pièce Le dîner de cons. Laurent Paquin, Normand D’Amour, René Simard et les autres... c’est un pur plaisir de leur donner la réplique. Sur ces deux projets, j’ai travaillé avec mon ami et metteur en scène André Robitaille. Je suis rendu à cette étape de ma vie où je peux choisir mes projets en fonction de mes envies et des équipes avec lesquelles je travaille. C’est peut-être ça, le secret pour être toujours aussi passionné par mon métier!

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