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Culture

Benoît Gagnon rend un touchant hommage à sa maman décédée en octobre dernier

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Pascale Wilhelmy

2024-05-14T10:00:00Z
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Il ne regrette rien et il apprécie sa vie. Benoît Gagnon carbure aux défis, aux plaisirs de son métier et à l’adrénaline. Ce qui ne l’empêche pas, grâce à sa plume sensible, de partager ses émotions et son amour pour ses enfants et Nathalie, sa conjointe, son clan tissé serré. Et de rendre hommage à sa mère, récemment décédée, et à son père, dont le départ l’a marqué il y a 20 ans. Tout ça en regardant droit devant, toujours vers le bonheur.

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Benoît, tu travailles fort en ce moment: tu es à la radio, tu es impliqué dans certaines entreprises et il y a Survivor en prolongation...

Je suis très heureux de ça. C’est arrivé comme une surprise. J’avais fait les auditions pour animer Survivor Québec et je m’étais rendu loin dans le processus de sélection. Finalement, c’est Patrice Bélanger qui a décroché le contrat. Je l’ai toujours dit: je suis super heureux pour lui. Ensuite, quand l’émission a commencé, il devait y avoir un after-show animé par Jean-Thomas Jobin. L’émission devait débuter le dimanche. Le mardi précédent, on m’a appelé pour me dire que Jean-Thomas ne ferait pas l’émission et on m’a demandé si j’étais intéressé. J’ai dit «Go!» tout de suite!

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Je trouve que c’est un mandat qui te ressemble...

Oui, et ça se passe bien. Je suis dans ma 34e année de métier — et je te dis ça sans aucune prétention — et j’ai beaucoup de kilométrage au compteur, mais ça reste le genre de défi qui m’excite encore aujourd’hui. J’ai autant de plaisir que quand j’ai commencé à 19 ans. Les papillons sont encore là. Je suis fait pour ce métier. Chaque fois qu’un nouveau projet démarre, j’ai un peu le vertige, et c’est le fun. Ça nourrit le gars en moi qui aime l’adrénaline.

Ici avec ses trois enfants, Mathieu, Charles et Sophie.
Ici avec ses trois enfants, Mathieu, Charles et Sophie.

En compagnie de son amoureuse, Nathalie Sanschagrin.
En compagnie de son amoureuse, Nathalie Sanschagrin.

Ta carrière n’est pas un long fleuve tranquille, mais tu sembles vivre tout ça sereinement...

On travaille dans un métier où on est bon le lundi et où on perd sa job le mardi. Donc, il ne faut pas se prendre au sérieux. Et après 34 ans, je suis encore là, et on me propose encore de signer un contrat pour deux, trois ans à la radio et on me propose d’autres projets. Je peux juste être content. Je n’ai jamais rien tenu pour acquis, mais je suis aussi conscient de ce que je suis capable de faire. Alors, les regrets, l’envie, l’amertume, je n’aime pas ça. Les gens amers, ils sont gris, c’est négatif. Comme ma mère m’a toujours dit: «On attire ce qu’on dégage!» Alors, j’essaie de dégager du positif tout le temps. La vie n’est pas parfaite, il y a des matins où j’ai mal dormi et où j’ai la mèche courte, mais j’arrive toujours à trouver du bon dans tout. Non pas que je vis avec des lunettes roses, loin de là — je suis très conscient des difficultés de la vie —, mais dès que je peux trouver du positif dans quelque chose, je sais que je vais y arriver. Ça me drive aujourd’hui.

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Parler de travail avec toi, c’est presque parler d’un loisir...

Mais je m’amuse! Je n’ai jamais travaillé de ma vie! Avant de mourir, papa m’avait dit: «La vie, ce n’est pas juste du fun. Il va falloir que tu travailles à un moment donné!» Alors, depuis son décès, tous les matins, je m’amuse à le faire mentir. Parce que moi, je ne travaille pas: je fais des choses que j’aime, avec du monde que j’aime.

De qui tiens-tu cette philosophie?

Ça m’appartient, je pense bien! (rires) Mon père était policier à la Sûreté du Québec, il a été garde du corps de premiers ministres, dont René Lévesque, pendant 11 ans. Maman s’est occupée de nous et elle a travaillé ensuite chez Léger, la firme de sondages, pendant plusieurs années. Mes parents étaient bien contents d’avoir leur horaire et leurs vacances. Quant à moi, je ne gagne pas le même salaire d’une année à l’autre, je ne sais jamais combien de jours de vacances je prendrai ni quand je les prendrai.

Tu sembles aussi très habile quand vient le temps d’écrire tes sentiments... Sur les réseaux sociaux, plusieurs de tes publications sont partagées pour les bonnes raisons. Parce qu’elles touchent, parce qu’elles sont sensibles...

D’abord, notre langue est merveilleuse. On a un beau choix de mots pour véhiculer une tonne d’émotions. Et souvent, je trouve du réconfort dans l’écriture. Je considère que c’est important de dire ce qu’on pense et ce qu’on ressent; il n’y a pas que du négatif. Et comme je te l’ai dit tantôt, je ne porte pas de lunettes roses dans la vie, mais si je peux mettre des mots simples pour faire passer un message — dire que j’aime ma blonde, que je suis bien dans mon rôle de père ou qu’il est important pour moi d’être avec le Club des petits-déjeuners depuis 28 ans, parce qu’il y a des enfants qui, tous les matins, bénéficient de ce service-là —, je vais me servir de mes mots.

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Certaines de tes publications sont devenues virales, dont celle, très belle, qui rendait hommage à ta maman...

Les réseaux sociaux peuvent aussi servir à inspirer, à partager et à se faire du bien. On ne sauve pas des vies dans notre métier, mais quand une communauté nous suit et nous écrit, et qu’on prend le temps de lui répondre, on entretient le lien qu’on a avec elle. Et il ne faut pas seulement toujours montrer le beau côté des choses. Les gens qui prennent le temps de nous suivre, ils veulent de nos nouvelles. Je suis à la radio tous les jours et je raconte ma vie. J’ai tellement eu de beaux messages quand maman est décédée en octobre dernier! Ça m’a fait du bien, parce que j’étais à terre; son départ m’a fait énormément de peine. Je n’en reviens pas encore qu’elle soit partie. Je suis encore dans le processus d’acceptation. Il y a de très bonnes journées, mais il y a des journées où je suis sur le cul.

Vous étiez très proches?

Maman était la première personne que j’appelais tous les jours quand je partais de la maison pour me rendre au travail. Parfois, on se parlait 30 secondes, d’autres fois, ça durait tout le trajet. Encore aujourd’hui, quand j’embarque dans mon camion et que je me dirige vers le centre-ville, j’ai le réflexe de l’appeler. Quand j’ai partagé mon message sur son décès, cette journée-là, ça n’allait pas super bien. Et je l’ai écrit dans ma publication: «L’adulte comprend, mais le fils, pas encore...» Les messages que j’ai reçus m’ont fait du bien. Je t’en parle et j’ai la gorge serrée, parce que maman me manque beaucoup, beaucoup. Il y a des journées comme aujourd’hui, où c’est un peu gris, maussade, et c’est encore difficile.

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Vous aviez une belle relation...

J’ai perdu papa il y a 21 ans. Et ç’a été un choc. C’était comme si un phare s’était éteint. J’ai ressenti ça durant les 10 premières années qui ont suivi son départ. En août 2023, j’étais en course automobile à Trois-Rivières. Quand j’ai vu que j’avais manqué trois appels de mon frère, Jérôme, j’ai deviné que quelque chose n’allait pas. Les médecins avaient trouvé une masse sur un des poumons de maman. La semaine suivante, je partais en vacances, et c’est là qu’on a appris qu’elle avait un cancer du poumon de stade 4. Ça m’a donné un choc.

La suite a été rapide...

Oui, on était à la mi-août, et elle est décédée le 10 octobre. Ç’a été hyper rapide. On a été là, on l’a accompagnée. Maman était à Québec. Je faisais souvent des allers-retours dans la même journée pour aller luncher, passer une petite heure avec elle. Puis, je revenais faire mon émission de radio à Montréal. J’ai fait aussi des émissions de Québec. Maman a toujours été super importante pour mon frère et moi. Depuis le décès de papa, nous avons tenté d’être très présents pour elle. Mon frère, Jérôme, et Katia, sa conjointe, ont été extraordinaires! Ils ont voyagé avec elle. Maman, c’était une vivante.

Ta mère était une inspiration?

Maman, c’était une rock star dans ma gang d’amis! Elle était très allumée, vive. Elle aimait la vie. Et quand Nathalie, ma conjointe, et maman se sont rencontrées pour la première fois, il y a quatre ans, ç’a été un coup de foudre commun. Ma mère m’a pris par la main, m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit: «OK, tu l’as trouvée.» Elles avaient une relation particulière. Et Nathalie m’a beaucoup accompagné les derniers temps: elle venait tout le temps la voir avec moi à Québec. Elle a été bonne avec elle, et on a vécu ça ensemble. Maman a poussé son dernier souffle dans mes bras. Je lui tenais une main et je lui caressais les cheveux de ma main libre. Je dois dire que les quatre derniers jours ont été très difficiles. Elle avait les yeux fermés et elle respirait péniblement. Je lui disais qu’elle pouvait s’en aller, que tout serait correct, que j’allais m’occuper des enfants et de Jérôme, mon petit frère. Je lui disais d’aller retrouver mon père, son chum... 

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Julien Faugere / TVA Publication
Julien Faugere / TVA Publication

Que gardes-tu d’elle?

Sa répartie et sa joie de vivre. Ma mère était aussi très fière de ses deux fils. Quand elle parlait de Jérôme et de moi, elle disait: «Ah! mes fils!» Souvent, quand tu es parent, c’est un privilège de pouvoir parler des tiens. Moi je dis souvent à Mathieu, à Sophie et à Charles: «Vous êtes les seuls sur la planète qui peuvent m’appeler papa!» Et ça, je le chéris. Maman était curieuse, elle aimait apprendre; elle écoutait la télévision française. Elle vient de Québec, mais elle a toujours eu un petit accent de Paris. On n’a jamais compris d’où ça venait! (rires) On disait que c’était peut-être à cause de ses lunettes Chanel! Elle aimait la bonne bouffe et elle était gourmande. Elle aimait ça quand je la sortais au restaurant, quand on allait voir des spectacles et quand elle passait du temps avec nous. Ce sont ces moments-là avec elle qui me manquent. Les amis, la garde rapprochée, la famille, le clan, c’était super important. Et je garde ça d’elle.

Au-delà du message que tu véhicules dans tes publications, quand on te lit, on réalise que tu as une belle plume. Est-ce que l’écriture d’un livre, d’un roman, ça t’intéresserait?

C’est drôle, parce qu’avant sa mort, mon père avait commencé un roman, que j’ai ici dans mon ordinateur. J’ai dit un jour à mon frère: «Papa a commencé à écrire son histoire, mais on ne sait pas où il voulait aller avec ça. Toi, avec ton intelligence, tu pourrais écrire le milieu de l’histoire; après, je pourrais récupérer ce que vous avez écrit et en rédiger la finale.» Mon frère m’a répondu qu’il n’en avait pas le temps et que ce n’était pas sa force. Mais j’aime l’idée de finir l’histoire que mon père a amorcée. On verra bien. Reste que le livre sur la vie de façon générale, vue par un gars qui en a vécu et qui en vit une sacrément belle jusqu’à maintenant...

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Ma vie n’a pas été parfaite, mais maudit que je n’y changerais rien! Chacune des périodes de ma vie a été importante et fait en sorte qu’aujourd’hui, à 52 ans, j’ai la chance de dire que je suis un gars heureux. Et je le suis vraiment. Est-ce que j’ai eu des rendez-vous ratés? Oui. Est-ce que j’ai eu des rendez-vous réussis? Plein. Mais l’essentiel, c’est que tout ça m’a permis d’être là où je suis aujourd’hui. Et tout ce qui s’en vient, ce qui est en avant de moi, ça sent bon. Alors, est-ce que j’écrirai un livre un jour? Oui, ça se pourrait...

Benoît Gagnon anime Survivor Québec en prolongation, les dimanches, sur les ondes de Noovo. Il anime La compil, du lundi au jeudi, de 18 h à 19 h 30, et Ben le weekend, les vendredis de 16 h à 19 h 30, toutes deux sur les ondes de 107,3 Rouge.

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