Bengals: les gros bonshommes sous la loupe
La ligne offensive des Bengals sème l’inquiétude en vue du duel face aux Rams


Stéphane Cadorette
LOS ANGELES | Dans la longue liste des accomplissements du jeune Joe Burrow, il y en a un dont il se serait bien passé. Le pivot des Bengals est devenu le premier quart-arrière de l’histoire à atteindre le Super Bowl malgré le fait qu’il ait été victime d’au moins 50 sacs.
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Dans l’ère du Super Bowl, selon ESPN Stats & Info, 55 quarts-arrières ont encaissé 50 sacs ou plus dans une saison. Aucun n’a répondu avec l’éclat de Burrow à pareil châtiment (51 sacs dans son cas).
Ce n’est pas comme si le supplice avait diminué en séries. Burrow a subi 12 autres sacs lors des trois duels éliminatoires, le total le plus élevé depuis Donovan McNabb en 2003.
Le joyau des Bengals, maintes fois tabassé, continue donc de défier la logique, mais les joueurs de ligne offensive qui ont pour mission de le protéger sont devenus les plus grands mal-aimés de ce 56e Super Bowl.
«Je ne porte pas attention au narratif. C’est une bonne histoire pour les partisans et les médias, mais je m’en fous.
«Il ne faut pas porter attention à ça. Il n’y a pas une ligue sportive dans le monde où les histoires prennent autant d’ampleur. Soit tu es invincible, soit tu es bon à rien, aux yeux de tout le monde. C’est bon pour la ligue, car ça génère de l’engouement. À l’intérieur d’une équipe, il faut juste garder le nez dans nos affaires», a répondu l’entraîneur de la ligne offensive des Bengals, Frank Pollack, à une question du Journal sur ses hommes.
Situation dangereuse
La franchise de Pollack l’honore, mais il n’en demeure pas moins que les Bengals pourraient en baver face au front défensif imposant des Rams avec Aaron Donald, Von Miller et Leonard Floyd, entre autres.
Le côté droit de la ligne, avec le garde Hakeem Adeniji et le bloqueur Isaiah Prince, est particulièrement problématique.
Selon Pro Football Focus, site analytique qui évalue chaque jeu à chaque position, aucun tandem dans l’histoire des séries n’a été plus prolifique pour appliquer la pression que Miller et Donald, avec des notes de 91,5 et 90,3.
«Ce sera un énorme défi pour nos gars, mais ils travaillent extrêmement fort et je sais que nos entraîneurs ont concocté un bon plan pour les aider», a indiqué Burrow en se rangeant derrière ses protecteurs.
En confiance
Toujours selon Pro Football Focus, quand le front défensif des Rams parvient à appliquer la pression, les quarts adverses dans les présentes séries n’ont complété que 26,5% de leurs passes, avec aucun touché et trois interceptions.
C’est là toute l’étendue du défi qui attend la ligne à l’attaque des Bengals.
«J’ai une tonne de confiance en nos joueurs de ligne. Ils ont joué dans des matchs difficiles, ils ont géré la situation, fait des erreurs, puis ont donné des sacs, mais ils n’ont jamais cessé de se battre. À ce stade-ci de la saison, on ne peut pas demander mieux et ils vont continuer de tout donner aussi longtemps qu’il le faudra pour nous permettre de gagner», a affirmé le coordonnateur offensif Brian Callahan.