Bell Canada Entreprises: des centaines de membres mis à pied
Agence QMI
Le géant des télécommunications Bell Canada Entreprises Inc. (BCE) a mis à pied des centaines de travailleurs mercredi, un jour après que le syndicat Unifor a tenu un rassemblement à Ottawa pour dénoncer la décision de l’employeur de supprimer des milliers de postes au Canada.
«Ces membres vivent avec la crainte de recevoir une invitation à une rencontre où on leur annoncera qu'ils perdent leur emploi depuis que Bell annoncé la suppression de milliers d'emplois il y a près de six semaines», a déclaré mercredi Lana Payne, présidente nationale d'Unifor, par voie de communiqué.
Bell avait annoncé une restructuration le 8 février et a affirmé jeudi, dans un communiqué, avoir travaillé avec les syndicats des répercutions sur les effectifs.
«Bell s’est montrée très transparente avec la direction d’Unifor quant au processus dans lequel ces discussions auraient lieu. Bell a entamé des discussions il y a plus de cinq semaines et a rempli toutes ses obligations en vertu des différentes conventions collectives», a déclaré l’entreprise.
Les avis de licenciement présentés mercredi touchent plus de 400 membres «excédentaires» de la division des télécommunications de l'unité du personnel de bureau de Bell.
«En vérité, Bell a choisi de sacrifier un certain nombre de membres de son personnel dans le but de pouvoir augmenter ses versements de dividende, sans aucun plan indiquant les postes ou les emplois précis à abolir, ce qui fait en sorte que ce processus de licenciement traîne cruellement en longueur», a ajouté Mme Payne.
Les licenciements se sont déroulés lors d’une rencontre virtuelle. «Les employés qui ont été informés que leur poste était supprimé ont plutôt eu des réunions individuelles avec un représentant de l’équipe RH pour discuter de leur offre individuelle et poser des questions. Ils ont également eu la possibilité d’inviter un représentant syndical à cette réunion», a tenu à préciser Bell.
«Bell offre aux employés qui quittent l’entreprise des indemnités de départ équitables et concurrentielles, incluant un préavis sans travail et une continuité de salaire, comme négocié avec le syndicat. La plupart des employés sont des télétravailleurs conformément à leur convention collective et, par conséquent, toutes ces discussions sont effectuées à distance afin qu’ils ne soient pas tenus de se déplacer dans un bureau», a-t-il été ajouté.
À la suite de l’annonce de 4800 licenciements le mois dernier, le syndicat a lancé sa campagne «Honte à Bell».
«Nos travailleuses et travailleurs dévoués, en grande majorité des femmes, devront expliquer à leur famille ce soir qu'ils ont été mis à pied par Bell uniquement parce que l'entreprise préférait s'assurer de pouvoir remplir les poches de ses actionnaires et des membres de son conseil d'administration», a déclaré Len Poirier, secrétaire-trésorier d'Unifor. C'est un comportement absolument répugnant.
Au cours des huit derniers mois, plus de 6000 travailleurs avaient déjà été licenciés chez BCE, qui a déclaré un bénéfice de 2,3 milliards $ à la fin de la dernière année.
Unifor représente plus de 19 000 travailleuses et travailleurs des télécommunications à BCE Inc. et ses filiales.