Beaucoup de pain sur la planche pour Mathieu Darche
Félix Séguin, TVA Sports
Cette fois-ci est la bonne pour Mathieu Darche.
Après avoir été parmi les finalistes pour le poste de directeur général à Montréal, Vancouver, Chicago et Pittsburgh, Darche obtient ce rôle pour la première fois de sa carrière avec les Islanders de New York, en plus d’être nommé vice-président exécutif, où il s’occupera de toutes les opérations hockey.
Âgé de 48 ans, Darche a le mandat de remettre les Islanders sur les rails, puisque cette équipe est sur la pente descendante, avec des joueurs qui se font vieillissants, parmi lesquels plusieurs possèdent de lourds contrats.
Sera-t-il tenté d’amorcer une reconstruction ou optera-t-il pour une réinitialisation? Personnellement, je crois que Darche fera des changements sans toutefois choisir la reconstruction. Une telle entreprise peut prendre des années et ne garantit pas le succès. Parlez-en aux Blackhawks, aux Sabres, aux Sharks et aux Red Wings.
Pour revenir à Darche et aux Islanders, Mathew Barzal (huit ans), Bo Horvat (huit ans), Ryan Pulock (huit ans), Adam Pelech (huit ans), Scott Mayfield (sept ans) et Ilya Sorokin (huit ans) ont tous des ententes à long terme, mais les résultats se font attendre. Darche pourrait être tenté de se départir de quelques-uns d’entre eux pour alléger la masse salariale de l’équipe et augmenter son nombre de choix au repêchage et de jeunes joueurs.
Ensuite, les vétérans Jean-Gabriel Pageau et le capitaine Anders Lee seront-ils de retour avec les Islanders, eux qui écouleront la dernière année de leur contrat l’an prochain? La question se pose.
D’ailleurs, l’une des forces de Darche réside dans sa gestion de la masse salariale. Je suis convaincu que c’est l’une des raisons pour lesquelles les Islanders l’ont embauché. Le Québécois a sûrement proposé un plan en ce sens afin de donner un second souffle aux Islanders.
Selon moi, le dossier Noah Dobson est aussi primordial. Le défenseur de 25 ans représente le présent et l’avenir des Islanders, et il est à la recherche d’un nouveau contrat. L’an dernier, Dobson a déçu, mais il faut se souvenir qu’il y a deux ans, il a terminé la saison avec 70 points. Dobson est l’un des rares bons jeunes joueurs présentement au sein de cette organisation.
L’expérience acquise par Darche au cours des six dernières années aux côtés de Julien BriseBois avec le Lightning de Tampa Bay constituera un avantage pour lui dans ses premiers pas comme DG des Islanders. BriseBois et Darche sont de la même école de pensée. Ils sont deux hommes de hockey réfléchis, songés et méthodiques. Ils laissent très peu de place aux émotions quand vient le temps de prendre une décision.
Darche sera rapidement mis au défi par les nombreuses réalités qui frappent les Islanders.
Patrick Roy restera-t-il?
La question qui reviendra continuellement est la suivante: «Mathieu Darche gardera-t-il Patrick Roy comme entraîneur-chef?»
Cette question est légitime. Roy était le choix de l’ancien directeur général, Lou Lamoriello, tandis que Darche obtient les pleins pouvoirs avec sa nomination comme nouveau DG de l’équipe.
Darche et Roy n’ont jamais joué ensemble, et ils n’ont jamais travaillé ensemble. Les deux hommes se connaissent un peu, mais pas beaucoup. Darche et Roy ont deux personnalités à l’opposé.
Cependant, je crois que Darche va se donner le temps de bien connaître Roy avant de prendre une décision finale. Rien ne le garantit, puisque bien des choses peuvent se passer d’ici là, mais je ne serais pas surpris que Darche décide de garder Roy derrière le banc des Islanders. Mais on verra.
Il n’en demeure pas moins que c’est tout un exploit que Darche vient de réussir. Ce n’est pas arrivé des dizaines de fois qu’un Québécois soit nommé directeur général d’une équipe de la LNH autre que les Canadiens de Montréal ou les Nordiques de Québec à l’époque.
Présentement, il y a quatre DG québécois dans la LNH, soit Darche, BriseBois, Daniel Brière, Kent Hughes et Stan Bowman.
Au fil du temps, je me souviens de Pierre Gauthier (Anaheim, Ottawa), Pierre Lacroix (Colorado), François Giguère (Colorado), Pierre Pagé (Calgary), Ronald «Le Prof» Caron (St. Louis) et Scotty Bowman (St. Louis, Buffalo). J’en oublie peut-être, mais pas une tonne.