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L'article provient de TVA Nouvelles

Bateaux échoués: des plaisanciers contraints de dépenser des milliers de dollars pour sortir leur embarcation de l’eau

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Photo portrait de Audrey Ruel-Manseau

Audrey Ruel-Manseau

2025-10-10T15:30:00Z
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Des puits à sec, des bateaux pris dans la boue et des champs desséchés: le Québec n’a jamais été aussi assoiffé. Le manque de précipitations depuis l’été cause des problèmes d’eau presque partout dans la province.


Le bas niveau des plans d’eau dans le sud du Québec cause des maux de tête à de nombreux plaisanciers, dont certains sont contraints de dépenser des milliers de dollars pour sortir leur embarcation avant le premier gel.

• À lire aussi: Bas niveau de l’eau dans la rivière des Mille Îles: un avis d’ébullition en vigueur à Sainte-Thérèse

«C’est catastrophique! Chaque jour, c’est pire! On n’a pas de temps. Il faut qu’on les sorte en octobre. Un bateau [de plaisance] qui est dans l’eau et qui gèle, il ne peut plus activer sa pompe. Il coule», déclare Alain Lavallière, propriétaire d’AL Marine, à Napierville, en Montérégie.

Capture d'écran / LCN
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Son entreprise offre l’hivernisation, l’entreposage et des services d’urgence de remorquage et de renflouage.

Son téléphone ne dérougit pas. Au moins deux marinas de la rivière Richelieu ont dû faire appel à ses services d’urgence parce que le tirant d’eau des embarcations n’est plus suffisant pour leur permettre de rejoindre l’endroit où ils sont sortis de l’eau pour l’hiver.

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«On avait un bateau de 75 pieds trop près du fond. Ils l’ont surélevé sur un genre de matelas, avec des plongeurs et des ballons d’air pour le faire passer. Ça a coûté 6000$», raconte Jeremy Ménard, copropriétaire du Camping Marina Parc Bellerive, à Saint-Ours, en Montérégie.

Capture d'écran / LCN
Capture d'écran / LCN

Du jamais vu

En 40 ans d’opération, jamais le propriétaire d’AL Marine, Alain Lavallière, n’a connu un automne au niveau de l’eau aussi bas.

Sur le fleuve et les rivières, les bateaux sont échoués. Sur les lacs, ils sont coincés au-dessus de l’eau dans leur élévateur.

Certains plaisanciers appellent Alain Lavallière et le supplient de trouver une solution pour sortir leur embarcation de l’eau.

«Il y a un monsieur, quand on a réussi à sortir son bateau, je pensais qu’il me demanderait en mariage. Il était tellement stressé, il n’en dormait plus depuis deux, trois semaines», raconte-t-il.

Une grue à domicile

Un couple d’octogénaires de Repentigny, sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, a dû faire venir une grue pour sortir son remorqueur de 10 tonnes de l’eau.

Capture d'écran / LCN
Capture d'écran / LCN

L’opération inusitée a duré cinq heures et a coûté 3000$.

«Ça faisait un mois que mon mari n’en dormait plus. On aurait pu attendre le 18 octobre, mais on va recevoir combien d’eau [d’ici là]? Si ce n’est pas suffisant, on va faire quoi? » demande la riveraine, qui préfère garder l’anonymat.

Le couple navigue depuis 55 ans. Il a cru, comme tous les plaisanciers, que le niveau de l’eau remonterait avec les pluies de l’automne.

Les précipitations se font toutefois rares jusqu’à maintenant, et le fleuve Saint-Laurent, derrière la maison des deux aînés, s’est retiré pour laisser place à une berge de plus de 200 pieds.

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