Bateau pour Gaza: «Une interception» plus qu’un «enlèvement», selon un Français à bord

AFP
Baptiste André, médecin marseillais qui était à bord d’un bateau d’aide pour Gaza et qui a été expulsé d’Israël, a préféré parler «d’interception ou d’attaque» pour décrire l’arrestation, plutôt que le terme d’«enlèvement» retenu par Greta Thunberg.
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Arrivé en France mardi soir, ce médecin hospitalier a accepté son expulsion pour des raisons familiales et professionnelles, a-t-il expliqué, mercredi, au quotidien régional La Marseillaise.
Quant au terme de «kidnapping» utilisé par la militante suédoise pour l’environnement, lui «préfère parler plutôt d’interception ou d’attaque»: «kidnapping porte une connotation de surprise qui n’en était pas une, à mon sens, puisque nous nous attendions à être interceptés ou à être attaqués».
Et si Israël les accuse «d’être entrés illégalement sur le territoire, [c’est] évidemment faux», a insisté ce militant propalestinien, «puisque nous avons été interceptés dans les eaux internationales, [cela] contrairement à la législation internationale».
Et «on ne s’arrêtera pas tant que l’intégralité de nos amis et collègues ne seront pas libérés», a-t-il plaidé, assurant «s’opposer fermement et intégralement à la déclaration de François Bayrou», qui a accusé d’«instrumentalisation» les «militants» du Madleen, parmi lesquels Greta Thunberg donc, mais aussi l’eurodéputée LFI franco-palestinienne Rima Hassan.
«Ces militants ont obtenu l’effet qu’ils voulaient obtenir, mais c’est une instrumentalisation à laquelle nous ne devons pas nous prêter», a affirmé le premier ministre mercredi devant l’Assemblée nationale.
Au total, 12 militants français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais étaient partis d’Italie le 1er juin à bord du voilier affrété par la «Coalition de la flottille de la liberté» pour «briser le blocus israélien» de Gaza.
Mais la marine israélienne l’a arraisonné lundi matin, à environ 185 kilomètres à l’ouest de la côte de Gaza.
Les quatre Français encore retenus en Israël, dont Rima Hassan, seront expulsés jeudi et vendredi, selon le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.
Israël fait face à une forte pression internationale pour mettre fin aux bombardements quotidiens de son armée à Gaza où la population est menacée de famine, selon l’ONU.
Depuis le début de la guerre, quelque 55 000 Palestiniens, en majorité des civils, ont été tués par l’armée israélienne selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas jugés fiables par l’ONU. L’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 avait coûté la vie à 1219 Israéliens, surtout des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles.