Barrières anti-suicide en Beauce: une mère endeuillée croit que ça peut faire une différence
La mère d'un jeune homme de 23 ans croit qu'il faut en faire davantage


Jean-François Racine
La mère d’un jeune de 23 ans, décédé à la suite d’un geste volontaire sur le pont du Père-Antonio-Poulin, à Notre-Dame-des-Pins, croit que l’installation de barrières dissuasives à cet endroit, sur l’autoroute 73, fera une différence à l'avenir.
«Ça apporte un certain réconfort. Mon garçon aurait sûrement allumé. Il aurait eu un déclic. C’était devenu le spot pour en finir sans se manquer», explique Chantale Roch, toujours fortement ébranlée par la mort tragique de son fils, Dalton Nadeau, en Beauce.

Le 3 mai 2021 vers 15h44, un automobiliste a aperçu un véhicule qui circulait en direction opposée ralentir pour se ranger sur l’accotement du viaduc.
Selon le rapport du coroner, l’automobiliste a klaxonné à deux reprises, mais la victime a quand même fait un saut tête première vers l'avant. À l'arrivée des premiers répondants dans le quartier résidentiel situé plusieurs dizaines de mètres plus bas, il s'agissait d'une mort évidente.
Un an avant, un homme de 50 ans s'est suicidé en se projetant dans le vide au même endroit. Cette structure, qui enjambe la 34e Rue et la route Bernard, est la plus haute de la région.
Pas de prix
«Si on peut sauver une vie, eh bien, ça serait déjà ça. Les barrières feront sans aucun doute une différence. Une vie, ça n’a pas de prix. Ça fait deux ans avec des hauts et des bas. Je ne suis pas entièrement relevée», ajoute Mme Roch, la voix chevrotante.

Actuellement en Floride, la mère en deuil se promet de retourner sur les lieux pour voir les barrières anti-saut pendant les Fêtes.
«Pas longtemps après le décès de mon garçon, je me suis rendue à la même place. J’ai arrêté mon auto à la même place. J’ai regardé en bas et j’ai pleuré. Quand tu vas en bas, dans le quartier, il y avait la trace de mon fils dans le ciment, et à cause de ça, la madame avait mis sa pancarte à vendre devant sa maison», explique Chantale Roch.
Un sentiment terrible
La mère de Dalton Nadeau affirme que le drame a plongé toute la famille dans un profond désarroi.
«Ton gars te dit bye le matin et la police t’attend chez vous après ta marche. C’est terrible. C’est violent. Il faut mettre des barrières comme dans les endroits les plus propices. Il faut en faire plus et écouter davantage les coroners. C’est prioritaire pour ne pas les oublier.»
Protéger la population
Le coroner Pierre Guilmette, qui a recommandé l’ajout de barrières anti-suicide après le décès du jeune Dalton, note que ces installations ont fait leurs preuves notamment sur le pont de la rivière Rimouski.

En Beauce, les travaux ont nécessité un investissement de 1,3 M$ de la part du gouvernement. Les barrières dissuasives ont été installées sur la pleine longueur du pont, des deux côtés. Les travaux ont pris fin le 5 décembre dernier.
SI VOUS AVEZ BESOIN D’AIDE
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